Les uns ont fait simple : « Non à Trump. » D’autres ont donné dans le plus conceptuel : « A bas l’hétonormativité, à bas le patriarcat. » Certains ont apporté de grands drapeaux américains, sur lesquels ils ont écrit au feutre noir : « Nous disons non. » Mais la plupart avaient choisi de détailler les raisons de leur colère : « Non à Trump, non au racisme, non au sexisme, non à l’homophobie, non à la xénophobie. »
Deux rassemblements se sont tenus à Berlin, samedi 12 novembre, pour protester contre l’élection du candidat républicain à la Maison Blanche. Le premier sur Hermannplatz, dans le quartier populaire et cosmopolite de Neukölln, à l’initiative d’une jeune Irlando-Américaine de 24 ans habitant à quelques rues de là et qui « vingt minutes après l’annonce du résultat », avait lancé sur Facebook un appel à manifester « par solidarité avec toutes les personnes queer, trans, de couleur, avec les musulmans, les Mexicains, les femmes, les réfugiés et tous les opprimés de la planète ».
Le second, organisé par de jeunes Américains un peu plus tard dans l’après-midi au pied de la porte de Brandebourg et de l’ambassade des Etats-Unis, pour dénoncer « l’injustice, l’intolérance, la haine et l’inégalité dont Trump est l’incarnation ». Plus d’un millier de personnes au total, parmi lesquels beaucoup d’Américains (ils sont environ 16 000 dans la capitale allemande), la plupart âgés de 20 à 40 ans.
« On se dit que tout est possible »
C’est le cas de Katya Salisbury. Etudiante en arts graphiques, cette Californienne de 23 ans s’est installée à Berlin cet été pour quelques mois. Emmitouflée dans une grosse doudoune pour supporter le froid glacial qui s’est abattu sur la ville ce week-end, elle est venue avec une grande pancarte en carton, sur laquelle elle a résumé ce qu’elle ressent depuis trois jours : « J’ai peur de Trump. » Peur en tant que « femme noire », dit-elle. Peur de « la parole raciste et violente qui va se libérer aux Etats-Unis et ailleurs après cette (…) Lire la suite sur lemonde.fr