Estimée à 416 milliards, l’Autoroute Ila Touba sera inaugurée, le 20 Décembre prochain. Ainsi, les derniers préparatifs sont en cours et les ouvriers en sont aux derniers réglages. A cet effet, SourceA est allé à la rencontre de ces derniers qui ont dévoilé leurs mille et une peines et joies dans les chantiers, depuis 2015.
Considérée comme l’une des plus grandes réalisations au Sénégal, depuis les années 60, l’Autoroute Thiès-Touba, communément appelée «Ila Touba», sera livrée, le jeudi 20 décembre prochain. A l’heure actuelle, les derniers préparatifs sont en cours d’exécution. En effet, les partisans du Pouvoir se glorifient des 113 km construits, là où certains ne retiennent que le calvaire engendré par la construction de cet ouvrage. Parmi ceux-là, les ouvriers, qui travaillent, du lundi au dimanche, de 05h30 du matin à 18h, sans une prise en charge médicale. Après plus de 3 années de galère et de dure labeur, ces forcenés se sont confiés à SourceA, pour faire connaitre l’enfer qu’ils ont vécu dans les chantiers.
Retrouvé sur le tronçon Diourbel-Touba, Modou Cissé, jeune ouvrier polyvalent, la trentaine sonnée, a retracé son parcours miné de calvaire durant ses 2 ans et 3 mois de service. «Nous avons vécu d’innombrables difficultés, liées surtout, à la barrière linguistique avec nos patrons chinois. Nous ne parlons pas la même langue. Par conséquent, à défaut de pouvoir saisir leur langue, certains d’entre nous se sont, parfois, retrouvés avec des mises à pied ou même des licenciements», a confié l’ouvrier.
Malgré les 416 milliards de F Cfa injectés sur l’Autoroute, «Ila Touba», les travailleurs ont été, financièrement, exploités. Du moins, selon les confidences faites à votre quotidien.
«A défaut de saisir leur langue, certains d’entre nous se sont, parfois, retrouvés avec des mises à pied ou même des licenciements»
«Nous n’avons pu rien tirer des salaires qui nous sont payés, depuis le début des travaux, tellement ils sont misérables. Nous avons été exploités et marginalisés. Pour résumer, «Ila Touba» n’a pas été «mubarack» pour les ouvriers qui se tuaient à la tache», s’est plaint un des employés, habitant à Touba.
Par ailleurs, en dépit de leur calvaire indescriptible, certains d’entre eux, un nombre insignifiant, tout de même, préfèrent voir les choses du bon côté. Même s’il a déploré les difficiles conditions de travail, le jeune ouvrier de teint foncé et petit de taille se prévaut de l’expérience professionnelle acquise dans cet «enfer» qu’il s’amuse à surnommer «Chinatown».
«J’étais venu, ici, en tant que journalier-manœuvre, mais j’en sortirai avec un métier. Actuellement, je peux conduire des engins, des véhicules, seuls le diplôme et le permis de conduire me manquent, pour le moment. A cet effet, je me réjouis de ces expériences acquises», a-t-il détaillé.
L’inauguration de l’Autoroute «Ila Touba» est prévue, la semaine prochaine, précisément, le jeudi 20 décembre. Pour prévenir un éventuel accueil glacial du Président de la République, comme ce fut le cas, lors de sa visite pré-Magal, les responsables et militants de l’Alliance pour la République (Apr) dans le Baol font tout, pour éviter tout désagrément pouvant écorner la popularité de leur candidat. A quelques petits mois, surtout, de la Présidentielle de 2019
Mor Mbaye Cissé, Correspondant à Diourbel