L’observateur non initié de notre landerneau politique distinguera facilement les crieurs professionnels de l’opposition, toujours arcboutés sur leurs posture naturelle du tout va mal rien ne marche, et leurs souteneurs prolixes de l’ombre toujours dans la recherche de poux et de lentes administratives dans la gestion de Ndoumbélane.
Ce qui est constant c’est que gérer ce pays est d’une difficulté draconienne car tout est urgent. Aucune détermination de piliers ne peut se faire sans être remise en question par les uns et les autres et de façon parfois très justifiée tant il est vrai que les variantes pour chaque choix d’ordre et de priorités se tiennent et peuvent se valoir. J’ai cru pendant longtemps que les élites politiques ne pouvaient pas se tromper et que certains leaders brillantissimes du point de vue de leur cursus avaient forcément l’art et la maîtrise de la mise en place de ces piliers sans lesquels aucune projection n’est possible. Il faut en plus et ce n’est pas tout, que ces piliers une fois définis déterminent les priorité dans la mise en œuvre des actions et que cela réponde à un consensus populaire. La pratique nous montre à suffisance qu’aucune pratique n’est en soi un mode d’emploi déterminé et éprouvé. Dans les histoires de gouvernances des peuples, le chemin n’est jamais fait d’avance pour qu’on ait plus qu’à le suivre, même dans ces sociétés dites développées et porteuses de démocratie le chemin se fait en marchant et régulièrement les acquis d’hier se révèlent usées et non opérantes au bout d’un certain temps de marche. Mais les paradigmes mettent beaucoup de temps à changer et quelque soit la volonté des gouvernants, la perception populaire peut se retrouver dans une manipulation parfois réfléchie mais toujours outrancielle voire même outrancière de ces opposants qui ne connaissent de vertu que le déni systématique de tout partout et pour tout. Pour comprendre le leitmotiv de certains, thuriféraires comme féroces chercheurs systématiques de problèmes, il faut d’abord comprendre que le « ôtes toi de là que je m’y mette » ou « poussal ma tokk » est largement inoculé dans l’ADN de notre peuple. les sénégalais comme beaucoup de peuples encore, n’ont pas encore réussi à passer la gouvernance des institutions, pour le peuple et par le peuple, comme un sacerdoce nécessitant plutôt un don de soi qu’une chasse éhontée pour le pouvoir et ses privilèges. C’est bien parce que les paradigmes d’antan n’ont de code source que les affres des occidentaux sur nos peuples d’Afrique noire qu’on peut comprendre dès lors, que les victimes que nous sommes, reproduisions sans arrêts les exactions, extorsions et autres malversations et mains mises sur les deniers publics. Mais le vent est bien changeant depuis 2000, même si la wadesie n’a pas résisté à l’envie de se servir. Ce qui explique bien pourquoi, malgré tous les travaux entrepris, le peuple a vite compris que la distribution d’argent urbi et orbi et la création de milliardaires selon les termes même de Wade Père, cachait bien une autre réalité, celle du partage du magot par une famille avec le père et le fils en poste aux premiers rôles, dans ce qu’il est convenable d’appeler le partage de Bouki.
Mais c’est bien en 2012 que le changement de paradigme a commencé vraiment à opérer, avec la création de nombreux paris sur l’avenir et beaucoup d’ajustements par rapport au régime précédent. Il est compréhensible que ce soit l’œuvre d’un fils politique de Wade, car Maître Wade, même déclinant et affaibli, miné en plus par un fils sans gloire et sans épaisseur aucune, avait longtemps réfléchi sur le Sénégal et trouvé plusieurs idées de rectifications de la trajectoire entreprise depuis les indépendances. Il est clair depuis des lustres, que les infrastructures de décloisonnement étaient une urgence, que les territoires devaient asseoir une intelligence collective basée sur la mise en commun des ressources et la poursuite d’un idéal collectif. Que l’eau potable à tous les foyers ne pouvait plus continuer d’être un luxe pour une certaine partie de la population. Que les facteurs de production et l’envie même d’entreprendre ne pouvait continuer d’être régulièrement inhibé par la non disponibilité des énergies. Que tout ne pouvait pas continuer de nous être dicté par l’occident et la France au premier chef. Tout cela Macky SALL l’a compris et même s’il n’a pas lui non plus résisté à ces lourdeurs familiales qui nous plombent et nous obligent à recycler ou employer ipso facto nos amis et les membres de notre famille, il aura réussi lui au moins à poser beaucoup de jalons précieux qui faciliteront forcément le changement de braquet et donc de paradigme. Oui le chemin est encore long qui nous mènera à l’émergence, mais le cap est fixé et des étapes décidées. On n’est plus dans le rêve mais dans l’exercice réel de la marche vers le changement de mentalités. Dans ce sillage, l’opposition bruyante trouvera partout, des miettes de ratés et de freinages coupables de notre exécutif gouvernemental, qui trace un chemin sans modèle. Nous ne sommes ni français, ni rwandais, et pourtant, vous constaterez que régulièrement les contestataires s’appuient sur des choses dans ces pays pour nous émoustiller ou nous aguicher dans la conviction que c’est mieux chez les autres. Quoiqu’il se passe au Rwanda, un dictateur est au commande et il gouverne en ayant muselé les journalistes et la presse qui sont surveillés comme du lait sur le feu. Au regard du chemin fait par ce pays en si peu de temps, on pourrait la qualifier de dictature séduisante, mais dictature quand même et ça à Ndoumbélane on en veut pas. Pour ceux qui nous gratifient à tout bout de champs d’un mimétisme souhaitable pour être dans la bonne analogie française, je leur demande d’aller voir le théatre des gilet jaune qui se joue à Paris et dans toutes les ville de France depuis quelques jours. Quand on a voyagé un peu dans la sous région africaine et comparé les capitales visitées à Dakar, on se surprend à adorer le pays de Bamba et de Maodo et on peut valablement se dire qu’il fait bon chez nous. Ndakarou nekhna la wakh, lâchez nous!!
En tant que souteneur du régime, on peut après se vexer de la tournure des choses dans un parti comme APR, cette armée mexicaine qui a réussi le pari de mettre tout le monde en désaccord, et se dire que le Président est tout seul, mais force est de reconnaître que même s’il n’ya aucune organisation dans les DSE et dans la plupart des comités au Sénégal, la déliquescence organisationnelle n’a en rien enrayé la conjonction de vues sur la présidentielle et plus que jamais tout ce monde de désaccordés, soutient clairement le vote en faveur du candidat Macky SALL.
Instinctivement en fait, le peuple joue la prudence et se mettra sûrement à l’abri d’un saut vers l’inconnu dans une période charnière ou le gaz et le pétrole nous arrivent par on ne sait quelle loi divine. Depuis 1935 la recherche de Pétrole par les colons puis par nos élites autochtones ne s’est jamais arrêtée et comme par magie c’est quand Franck TIMIS s’en mêle en se payant les services de celui qui allait devenir ensuite seulement le frère du Président, que les sous sols de Saint Louis et de Kayar nous gratifient de merveilles inattendues. Ce qu’il faut retenir c’est que cela est aussi une volonté divine et qu’au lieu de crier partout au voleur, on devrait juste dire Merci à Franck et son ex représentant au Sénégal Aliou SALL et prier pour eux à la faveur de nos dévotions de Timis. Oui ce pays avance et toutes ces personnes qui vous chantent le changement de système instantanné, donc de paradigme, montrent à souhaits leurs limites, et étalent leur carence à comprendre quelque chose à la théorie vérifiée du changement des habitudes sociales. Croire une minute à ce candidat qui vous promet la sortie du Franc CFA en 2019 est la meilleure façon pour un individu sensé et responsable, d’être complètement crédule et impuissant par incompétence face aux réalités économiques et géopolitiques qui gouvernent la marchent du monde. Le Sénégal n’est pas un pays isolé sur cette planète, il devra se mouvoir dans les grands ensembles et éviter une stigmatisation qui nous ferait perdre le peu d’atouts qui fondent notre résonance dans le monde et le respect dont on jouit dans la plupart des sphères internationales. Sans le savoir les crieurs salissent la réputation de notre grandeur théorique, en pensant lutter contre le régime en place. En réalité ces opposants n’ont aucun respect pour le Sénégal en tant qu’unité nationale et ils sont capable de faire montre, d’un nombrilisme coupable et indécent, qui leur commande de dénigrer ce pays qui nous appartient tous pour assouvir leur simple désir de salir un adversaire, et par delà, réussir à le supplanter. Réveillez vous chers compatriotes, le refus de voir la vérité en face vous conduit au déni névrotique. Et quand des intellectuels comme mon ami Seybani s’amuse à éplucher systématiquement toutes les poubelles pour y chercher des incongruités à opposer au régime en place, cela s’appelle faire du siphonnage administratif. C’est un bon principe de participation certes, quand il est fait pour interroger la doctrine scientifique ou juridique et pousser au dépassement, mais quand il est fait invariablement à charge il perd de sa substance et devient juste un cri d’orfraie comme un autre, indissociable de ceux des opposants à tout, partout, et pour tout. Crier à force d’écrits sans aucune valeur instructive, pour traiter la crème de nos magistrats de corrompus et décréter le déshonneur de la justice sénégalaise, ou encore faire tout un verbiage qui n’honore en rien le droit et s’en servir comme prémisse pour déduire que toutes les décisions de justice qui confèrent une légalité aux actions du Président Macky SALL sont dévoyées, ou enfin, écrire sans gêne que le droit est rendu dans un sens ou dans un autre au Sénégal, en fonction des magistères et non des faits, c’est non seulement être un apostat du droit et de la doctrine juridique, mais c’est aussi prendre le risque de déchirer la présomption de hauteur dont se munirait tout intellectuel averti. A cela mon ami Seybani pourrait ajouter le courroux qu’il cherche visiblement à créer pour façonner sa propre résonance, en ayant une lecture très singulière de l’État sénégalais et de tout notre arsenal juridique.
Il y’a encore beaucoup de choses à faire et à parfaire mais le coup KO consacrant le second mandat de Macky SALL est inévitable. Il est même souhaité par stricte souci d’économie pour tous.
Pape SARR
Duc de Diapal