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Contribution

Abdou Latif Coulibaly et le « Monument de la décadence »

En juillet 2009, le journaliste Abdou Latif Coulibaly, parlant du Monument de la Renaissance africaine qu’il qualifiait de « Monument de la décadence », écrivait : « Comment un chef d’Etat en exercice peut-il, raisonnablement, expliquer à son pays et au monde, une décision aussi surréaliste que grotesque, que celle consistant à immatriculer en son nom personnel une œuvre édifiée avec les moyens de la Nation, avec les fonds publics, qui plus est, sur un terrain appartenant à l’Etat ? Il y a des limites que la décence interdit de franchir dans la conduite des affaires publiques ».

Il ajoute au dernier paragraphe de son texte que : « Un débat national doit être instauré pour que chacun de nous exprime son opinion sur cet arbitraire sans nom. Un arbitraire qui vide de son sens et de sa signification profonde cette œuvre qui va coûter 15 millions d’euros aux Sénégalais soit 9.825.000.000 de FCFA. On savait que le pays marchait sur la tête. Seulement, à ce point, on pouvait encore douter. Aujourd’hui, un tel doute n’est plus même permis même pour qui semble toujours disposé à donner un tant soit peu de crédit à ce régime ».

Aujourd’hui, Monsieur Abdou Latif Coulibaly, Ministre de la Culture, hérite de la gestion de ce Monument dans le cadre de la répartition des services (Décret n°2017-1546 du 8 septembre 2017). A cet effet, l’occasion lui est donnée d’éclairer les Sénégalais sur les griefs qu’il portait à l’encontre de ce Monument. Pourquoi pas un audit technique et financier ? Et, à ce moment-là, nous pourrons commencer à croire à son engagement à «participer à consolider et à bâtir notre identité nationale». Tout en sachant qu’il n’existe pas une seule identité mais des identités.

Birahime SECK,

Membre du Conseil d’Administration du Forum Civil.

Saly, le 06 octobre 2017

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