La question sur la double nationalité cristallise le débat à l’Assemblée nationale, ce matin. En effet, la plupart des députés se sont opposés à la volonté du pouvoir de réviser le Code de la nationalité.
Pour Abdoulaye Makhtar Diop, vice-Président de l’Assemblée nationale, ‘’c’est un faux débat’’ de vouloir soulever une question déjà réglée par la Constitution. En effet, «l’article 18 du Code de nationalité dit explicitement que tout Sénégalais, qui prend une autre nationalité, perd automatiquement la nationalité sénégalaise. Ce n’est pas la peine de soulever la question ; c’est un pléonasme», explique l’un des Grands Serigne de Dakar.
D’ailleurs, l’ancien ministre pense que la double nationalité ne doit pas, exclusivement, viser les Sénégalo-français ou les Sénégalo-américains. «Un ministre sénégalais peut détenir aussi la nationalité mauritanienne, voler notre argent et traverser la frontière. Un officier de la Police peut détenir aussi la nationalité malienne, rentrer au Mali et divulguer des informations. On ne pourra rien contre eux, car ces pays n’extradent pas leurs citoyens», indique-t-il.
Son collègue, Mamadou Diop Decroix ne dit pas autre chose. Le leader de Aj-Pads trouve risqué d’agiter la question de la double nationalité qui, selon lui, fait basculer certains pays dans le chaos.
Avant de mettre en garde le régime : ‘’Sachez que les Sénégalais n’accepteront jamais qu’on leur impose quoi que ce soit. Si vous persistez, vous verrez pire que le 23 juin’’
Le ministre-conseiller, Benoit Sambou, plénipotentiaire du Pôle du Pouvoir avait, on se la rappelle, proposé, lors de la revue du Code électoral, une disposition qui voudrait qu’un candidat à une élection présidentielle au Sénégal, détenteur d’une double nationalité, renonce à l’autre nationalité, 5 ans avant une Présidentielle.
Pour l’opposition, cette proposition vise, uniquement, à barrer la route à certains adversaires politiques comme Karim Wade ou Abdoul Mbaye.
Daouda GBAYA (Actusen.com)
