Au Tchad, une importante manifestation de soutien à Idriss Déby Itno s’est déroulée ce dimanche, quelques jours après les accusations de la justice américaine impliquant le chef de l’Etat tchadien dans une affaire de pots-de-vin. Une manifestation qui démontre l’agacement des politiques tchadiens face à des révélations compromettantes venants régulièrement des Etats-Unis ces derniers temps.
Fin septembre, un décret du président des Etats-Unis d’Amérique ajoute le Tchad sur la liste des pays dont les ressortissants sont interdits de visa. Une décision qui surprend en raison de l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme, surtout que la raison évoquée est le manque de collaboration en matière de lutte contre le terrorisme.
Histoire d’avions faussement immatriculés
Quelques semaines plus tard, c’est une histoire d’avions circulant avec une fausse immatriculation tchadienne qui a été révélée par les services américains. L’affaire qui implique des officiers tchadiens a fait des vagues.
Plus récemment dans la nuit du 20 novembre, le ministère américain de la Justice a annoncé dans un communiqué que le chef de l’exécutif tchadien Idriss Déby Itno était cité dans une affaire de pots-de-vin, et aurait perçu deux millions de dollars.
« Injustice »
Mahamat Djigadimbaye coordinateur de la coalition Touche pas à mes acquis ne comprend pas cet acharnement contre son pays : « Si aujourd’hui, un chef d’Etat africain accuse officiellement un président d’une puissance occidentale de « corrompu » ou encore de « terroriste », il fera face à une résolution contraignante du Conseil de sécurité [de l’ONU]. Dans le pire des cas, il fera face aux foudres de l’Otan. C’est ça aussi l’injustice qui gouverne les relations internationales et que nous dénonçons. »
Dans les rangs des politiques tchadiens, la gêne est perceptible, mais on acquiesce en privé cette sortie sans prendre le risque de s’afficher.
Avec RFI