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Affaire Amadou Woury Diallo : Qu’en est-il de l’enquête ordonnée par le Chef de l’Etat ?

L’affaire avait défrayé la chronique et soulevé une vive polémique et provoqué une vague d’indignation. Il s’agit de l’affaire des faux médicaments de Touba Belel dont l’un des condamnés a été gracié par le chef de l’Etat, dans un contexte on ne peut plus particulier. Face au grand tollé que cette libération a suscité, le président Macky Sall qui disait être «abusé», avait annoncé que «cette affaire ne restera pas impunie». Il avait ainsi ordonné une enquête du ministère de la Justice pour identifier toutes les personnes impliquées en vue de sanctions administratives et pénales.

Quatre mois ont passé depuis que le président avait annoncé cette mesure, mais jusque-là, rien n’a été fait. L’affaire est au point mort. Et c’est que confirme Me Abdoulaye Babou. Joint par Actusen.sn pour s’enquérir de l’état de l’enquête, l’Avocat de la partie civile lors de ce procès déclare sans détour : «furass dallë xëdeem ! (Ndlr : il n’en est absolument rien !). Aucune procédure n’a été lancée», a-t-il soutenu.

C’est le même sentiment chez le Syndicat des pharmacies privées du Sénégal, une des parties civiles. Selon le président dudit syndicat, c’est le statut quo. «Nous n’avons pas connaissance d’une enquête encore moins d’une quelconque sanction», informe, au bout du fil le Docteur Assane Diop.

Une situation qui pousse à se demander qu’est-ce qui bloque l’ouverture de cette enquête, vu la gravité de l’acte ? Selon le président du Forum du justiciable, si enquête il y a, quatre mois auraient largement suffi pour la boucler et livrer le coupable. Cependant, ajoute Babacar Ba, «la question qu’il importe de se poser est est-ce qu’il y a réellement une enquête?».

Pour rappel, le Tribunal de grande instance de Diourbel a condamné, mardi 4 décembre 2018, Bara Sylla et Amadou Woury Diallo à des peines variant entre cinq et sept ans de prison pour trafic de faux médicaments. Selon la décision du Tribunal, les prévenus devaient, en plus de leur peine à purger, payer chacun une amende de 200 millions de F Cfa à l’Ordre national des pharmaciens et au Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Ces deux entités avaient déposé une plainte avec constitution de partie civile lorsque les mis en cause ont été arrêtés en novembre 2017, en possession de deux camions chargés de faux médicaments, en provenance de la Guinée.

Cependant, l’affaire a connu un revers spectaculaire quand le Chef de l’Etat a, par on ne sait quelle alchimie, gracié, le 26 avril 2019, le Guinéen Amadou Woury Diallo. Alors que l’affaire était toujours en instance devant les juridictions, car, les avocats de la défense, non satisfaits du jugement, avaient interjeté appel.

Cette décision surprenante avait irrité au plus haut point, Me Abdoulaye Babou, l’avocat de la partie civile dans cette affaire qui avait tenue l’opinion en haleine. Et la robe noire avait même parlé de puissant lobby qui serait derrière cette affaire.

D’ailleurs, l’arrêt de la Cour d’Appel de Thiès avait confirmé le jugement en première instance et avait lancé un mandat d’arrêt contre Amadou Woury Diallo.

Et si Me Babou qui parlait d’un puissant lobby avait raison ?

Ndèye Aminata Sagar DIAHAM (Actusen.sn)

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