Il a pris son courage à deux mains pour dire basta à certaines pratiques, qui n’honorent ni la démocratie sénégalaise ni la classe politique nationale.
Lui, c’est le Secrétaire d’Etat chargé du Suivi du Plan Sénégal Emergent, qui, dans un post sur Dakaractu, s’est électrifié de nervosité contre certains moyens aussi lâches que l’enregistrement de personnes, pour des règlements de comptes politiques.
Et dont le dernier en date qui met Souleymane Jules Diop dans tous ses états, est celui prêté au Secrétaire d’Etat à la Communication, Yakham Mbaye, et dans lequel un individu débine des insanités de nature à faire tressaillir plus d’un.
Pour Souleymane Jules Diop, tous ceux qui s’adonnent à ces pratiques aussi répugnantes que l’enregistrement de leurs compatriotes à des fins inhumaines, sont en train de pédaler dans le vide.
D’autant que, selon lui, l’urgence se trouve ailleurs, notamment dans l’impérieuse nécessité pour les actuels tenants du Pouvoir à se concentrer sur leurs obligations vis-à-vis des Sénégalais qui les observent et qui les jugeront un jour.
Voici, à cet effet, l’intégralité de la contribution de Souleymane Jules Diop publiée chez nos confrères de Dakaractu.
Je trouve répugnant, ignoble, que l’on se serve de moyens aussi lâches que l’enregistrement de personnes, pour des règlements de comptes politiques. Entre nous, en public ou en petit comité, les hommes politiques, comme tous les hommes et femmes, dans les familles, les ménages se disent parfois du mal, parfois sous le coup de la colère, pendant des moments de faiblesse, quelques fois en ne le pensant pas vraiment.
Mais doit-on laisser faire de telles pratiques, ou pourrait-on continuer à supporter une vie dans laquelle nos confessions les plus intimes, nos propos les plus amères passent le cadre privé dans lequel ils restaient confinés pour être exposés au monde entier ? Qui, à un moment ou à un autre, en famille ou ailleurs, dans un conflit avec ses amis les plus proches, n’a pas dit du mal et l’a regretté après ? En politique surtout, où les alliances se font et se défont, les affrontements se font avec vigueur ?
C’est encore plus répugnant quand ces pratiques sont accompagnées de manipulations technologiques à la portée de n’importe quel énergumène, capable, avec en prime l’anonymat que lui offrent les réseaux sociaux, repères de lâches hypocrites, de copier, coller des sons, changer des voix sur du digital pour se défouler sur n’importe quel honnête homme et ainsi assouvir sa haine.
Ce n’est pas pour Yakham Mbaye que je me prononce, même si je me dois, en ces moments difficiles, sans me demander ce qu’il ferait à ma place, de lui exprimer ma solidarité. Je m’insurge contre une méthode qui finira par tous nous perdre, parce que chacun de nous peut en être la victime, chez lui, dans son foyer, qu’il soit politicien, religieux ou simple citoyen.
C’est une pratique lâche à ne pas encourager. Et pour dire vrai, nous serons, nous qui accompagnons le Président de la République, les seuls perdants de cette bataille que se livrent responsables et militants attachés à sa réussite, alors que les élections approchent à grands pas. Nous ne rendrons heureux que quelques voyeurs salaces adeptes des combats de rue.
La politique est faite d’alliances, de mésalliances et les ennemis d’hier deviennent les amis d’aujourd’hui. C’est un fait, mais rien ne doit être le prétexte à la jalousie et à la haine. Je dois confesser que si j’ai eu un regret pendant ces dernières années que j’ai passées au service de mon pays, c’est non pas le soutien que j’ai apporté à un frère injustement traité, mais de m’être livré à des commentaires qui ont pu nuire à mes relations avec un collègue et ami pour qui j’ai la plus grande estime.
Nous avons vite dépassé cette situation. Il faut maintenant que nous arrêtions cette tragi-comédie pour nous concentrer sur nos obligations vis-à-vis des sénégalais qui nous observent et nous jugeront un jour. Faire front derrière le Président de la République, se montrer digne du respect et de la confiance des sénégalais, tel doit être le devoir de chacun et l’obligation de tous. J’ai de mon pays une très haute et grande idée. Je l’aime. Mais ce que je ne supporte pas et qui me fait peur, c’est la haine que je vois naître partout parmi ses hommes, qui grandit et nous rabaisse.
Si j’ai pris le parti de me taire et de me concentrer sur ma mission, ce n’est pas tant le manque de sujets qui m’interpellent, que le niveau du débat auquel on m’invite.
Souleymane Jules Diop