La minorité chiite hazara commémore le premier anniversaire du double attentat-suicide perpétré par l’organisation Etat islamique contre une manifestation pacifique organisée à Kaboul, le 23 juillet 2016. Au total, 84 personnes avaient été tuées et plus de 300 autres blessés. Toutes protestaient contre le tracé d’une ligne à haute tension qui contournait Bamiyan, province du centre du pays majoritairement habitée par des Hazaras. Depuis vendredi, début du week-end en Afghanistan, les familles des victimes se recueillent sur leurs tombes. Reportage.
Des dizaines de drapeaux noir, rouge et vert de l’Afghanistan flottent au vent, accrochés à des mats en bois plantés près de petites stèles en pierre aux formes irrégulières disposées en 4 rangées d’une dizaine de tombes.
Paumes vers le ciel, un vieil homme prie, accroupi près du portrait d’un jeune Hazara posé près d’une tombe. « Ce jour-là, j’étais en train de travailler sur un chantier de construction quand j’ai reçu un appel, on m’a dit qu’il y avait eu un attentat dans la manifestation. On a retrouvé son corps que le lendemain », raconte-t-il.
Musa Afzali vient régulièrement se recueillir sur la tombe de son neveu qui n’avait que 20 ans. Lundi, il ira manifester en sa mémoire malgré la peur. « Oui, nous irons pour défendre notre société, pour la paix. Pour toutes ces personnes tuées, en leur mémoire. Nous ne voulons pas abandonner, nous voulons rester debout », affirme-t-il.
Dans les allées, des femmes enroulées dans de longs voiles, accompagnées de plusieurs enfants, se penchent sur les stèles et caressent la pierre grise avant de repartir le visage baissé. D’autres arrivent pour honorer la mémoire de leurs proches tués par le groupe Etat islamique dans ce qui fut le premier attentat contre la minorité chiite hazara en plein coeur de Kaboul.
Rfi