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Air Sénégal SA, compagnie souveraine et « filiale low cost » d’Air France !!! 

L’accord commercial ITA ou Interline Ticketing Agreement signé entre 2 transporteurs aériens X et Y stipule qu’une réservation faite sur le vol du transporteur X peut être validée par l’émission d’un billet d’avion tiré sur le stock de billets du transporteur Y, et réciproquement.
La Direction générale d’Air Sénégal n’aurait pas dû signer ce type d’accord avec Air France. Un accord de Code share aurait été beaucoup plus convenable pour traduire un partenariat véridique et sincère.
Les tarifs économiques comparés des deux transporteurs montrent qu’Air Sénégal tend vers une « filialisation low cost » de son pavillon. Cette pratique bien réfléchie maintiendrait le monopole de la compagnie Air France sur l’axe direct Dakar-Paris et à terme mettrait Air Sénégal en faillite.
Après chaque départ, l’analyse de l’enveloppe financière et des taux de remplissage de l’Airbus A340 d’Air Sénégal, en leasing, pour l’exploitation de la ligne Dakar-Paris, laisse apparaître une perte significative. Entre le 1er et le 28 février 2019, les pertes cumulées pourraient s’elever à plus de cinquante millions de Fcfa. Les tarifs publiés d’Air Sénégal (voir tableau de comparaison), offerts pour les prochains mois, ne présagent pas un changement de cette situation ; même si cet avion loué est 100% rempli en éco, à chaque rotation.
L’Airbus A330neo le Casamance, immatriculé à Malte sous le numéro 9H-SZN, est repéré à l’enregistrement de livraison à Toulouse depuis le 21 février, après 7 vols tests dont le vol de présentation à Diass Aéroport International Blaise Diagne.
Cet avion attend impatiemment de regagner sa base à Dakar ; ce qui est possible si l’Article 83bis de la Réglementation de l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), concernant le transfert de certaines fonctions et obligations relatif au leasing d’aéronefs immatriculés à l’étranger, est ratifié par le Sénégal.
Entre autres activités économiques, le Sénégal a bien les moyens de sa politique de transport aérien.
Faire confiance à tous ses jeunes fils, cadres dirigeants du transport aérien international, en leur accordant de nouvelles ouvertures, doit être un défi patriotique majeur à relever par ce pays, pour asseoir de manière définitive une Compagnie aérienne totalement souveraine, de grande envergure,viable et pérenne.
Meissa Ndiack SECK,
Consultant Senior, Expert en transport aérien,
Formateur commercial certifié Amadeus

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