En Algérie, ce huitième vendredi de mobilisation n’est pas comme les autres. Un dispositif sécuritaire sans précédent a été mis en place par les autorités. Une volonté, selon les Algériens, de briser leur forte mobilisation. Mais la rue reste déterminée à chasser du pouvoir tous les dirigeants qui incarnent le « système ». L’ambiance de fête qui régnait durant les semaines précédentes laisse désormais place à la colère.
« On se moque de nous » s’insurgent les Algériens interrogés il y a quelques minutes place de la grande poste au centre d’Alger. Ils sont déjà très nombreux. Deux mois de mobilisation pour quel résultat ? La démission d’Abdelaziz Bouteflika n’a quasiment rien changé. Le système est toujours en place.
Sur les pancartes des manifestants, la soif de liberté et de changement s’affiche toujours en grand et en plusieurs langues. En arabe, en français, en berbère et en anglais. On veut une « IIe République », « les dirigeants doivent tous partir », « on vous jugera sur la place publique ».
Des rues quadrillées
Mais ce matin, cette place publique etles rues d’Alger étaient quadrillées.Des murs bleus se dressaient face à la population. Les policiers avec leurs boucliers ont bien essayé de bloquer certains passages. Finalement, la pression de la rue a été trop forte. Les Algériens ont déjoué l’important dispositif sécuritaire et convergent toujours en masse vers le centre de la capitale.
Les policiers se sont finalement retirés pour laisser la rue s’exprimer librement. On retrouve enfin cette belle ambiance des vendredis précédents. Un grand rassemblement, la communion d’un peuple pour défendre une seule cause : poser les fondements d’un nouveau pays débarrassé de ses anciens dirigeants qui ont plongé l’Algérie dans la crise.
rfi