Alors que les manifestations se poursuivent contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, ce dimanche 10 mars, ce sont les étudiants qui sont particulièrement remontés. Le gouvernement, à la surprise générale, a avancé de dix jours les vacances universitaires, sans explication. Les étudiants sont donc officiellement en congés depuis aujourd’hui, mais sur les campus, il n’est pas question de repos, mais de mobilisation.
Des rassemblements ont eu lieu ce dimanche matin dans différentes facultés. A Dely Brahim, dans les facultés de sciences politiques et de communication, il y a eu des rassemblements pour dénoncer cette mesure du ministère de l’Enseignement supérieur.
Puis, les étudiants se sont dirigés vers les locaux du ministère pour protester contre cet arrêté. Dans ce quartier, mais aussi autour de l’université de Said Hamdine, d’importants effectifs des forces de l’ordre ont été déployés, notamment pour éviter que les étudiants ne défilent sur l’autoroute, comme ils l’avaient fait lors des dernières manifestations.
Les enseignants veuent continuer de faire cours
Parallèlement, des rassemblements d’enseignants ont eu lieu et plusieurs enseignants affirment qu’ils continueront de faire cours cette semaine, malgré la décision du ministère d’avancer les vacances de printemps. Mais il y a une grande confusion générale. Par exemple, les chauffeurs de bus universitaires que j’ai rencontrés, ne savent pas s’ils vont aller travailler demain ou non.
Pour le moment, les universités sont ouvertes. Mais un enseignant expliquait que, selon le communiqué des autorités, les vacances commenceraient ce soir. Personne ne sait donc ce qui va se passer lundi matin.
Des appels à la grève générale
Ce dimanche à Alger, les transporteurs étaient en grève, moins de taxis et bus. De nombreux commerces sont fermés dans le centre de la capitale. Et ce mot d’ordre de grève générale a été lancé pour plusieurs jours sur les réseaux sociaux, mais il est diversement suivi. Dans le quartier, par exemple, de Beb Ezzouar en périphérie de la capitale, peu de rideaux sont baissés, même s’il semble y avoir moins d’activités que d’habitude.
Puis enfin, des manifestations lycéennes ont eu lieu ce matin dans plusieurs quartiers de la capitale, des manifestations contre un cinquième mandat du président. Et on signale ces dernières heures d’autres mouvements de grève, cette fois dans les entreprises privées ou publiques, qui, elles aussi, dénoncent le maintien de la candidature du président sortant.
rfi