« Face à Dakaractu » a reçu le ministre Aly N’gouille N’diaye. Occasion pour le ministre de l’industrie et des mines Sénégalais d’aborder plusieurs sujets dont les échauffourées qui ont éclaté au Gabon dès la proclamation des résultats consacrant Ali Bongo vainqueur de la présidentielle, la crise qui a secoué à divers endroits Bby avec les investitures au Hcct, les menaces de sabotage brandies par la Coalition Takhawou Ndakarou, la radiation d’Ousmane Sonko, l’affaire Pétrotim, les découvertes de gisements de pétrole et de gaz, les interpellations d’Abdoul M’baye par rapport aux contrats pétroliers, la menace que constitue Idrissa Seck en tant qu’opposant politique… »
CRISE AU GABON ET LE SÉNÉGAL EN LIGNE DE MIRE POUR 2019
Pour Aly N’gouille N’diaye, « ce qui se passe au Gabon est regrettable ». Les pays Africains devraient être en mesure d’organiser des élections sans qu’il y ait des heurts. Cela montre, selon lui, que le Sénégal est bien en avance sur ses pairs grâce à sa démocratie. « Wade avait été battu, dit-il, le 25 mars et le 2 avril, Macky est entré en fonction, sans aucun problème ». Toutefois, il trouve que le Gabon est « peut-être » aussi victime de son système électoral à un tour qui donne vainqueur le candidat qui sort de la joute avec une majorité relative.
Interpellé sur le fait qu’au Gabon, c’est un fils qui avait succédé à son père (Ali fils d’Omar Bongo), le ministre Sénégalais ne trouve guère scandaleux ce fait. « Le fait d’être fils de…ne veut pas dire qu’on n’est pas un citoyen qui a des droits. On ne peut pas interdire à quelqu’un d’être candidat parce qu’il est seulement fils de…Cela poserait un problème de démocratie. Il faut juste mettre des barrières très claires ». A la question si le Sénégal est à l’abri de telles dérives, Aly N’gouille N’diaye est catégorique. « Le Sénégal ne peut pas vivre ce que le Gabon est en train de vivre. Déjà le système électoral est différent. Nous avons une élection à deux tours au cas où il n’y a pas, au premier tour, une victoire à une majorité absolue. Au Sénégal, le lendemain des élections, le lundi, les gens vont travailler … »
TAKHAWOU NDAKAAROU CHERCHE DES FAUX-FUYANTS
A Benno Bokk Yakaar, les investitures ne se sont pas faites dans la parfaite tranquillité. Dans beaucoup de localités du pays, les alliés de l’Apr ont, par moments, laissé exploser leur colère pour avoir été laissé en rade. Le ministre-maire de Linguère refuse, tout de même, de reconnaitre qu’il y a péril en la demeure. Pour lui, « la politique va avec le bruit. Cette élection du Hcct est une élection qui se passe entre les conseillers municipaux et départementaux. Le collège électoral est bien circonscrit. Je peux comprendre l’attitude de certaines formations politiques qui, en réalité, savent, aujourd’hui, que si elles partent aux élections ne peuvent pas gagner. On ne peut pas gagner une élection en ne comptant que sur le mécontentement de ses adversaires. L’Apr avait gagné lors des locales de 2014 l’essentiel des collectivités. Quand vous avez une collectivité locale, même avec une majorité relative, vous avez la majorité absolue des conseillers. En termes de conseillers, nous avons la majorité. Le Président de la République a néanmoins demandé aux militants de l’Apr de discuter avec les forces en présence. A Linguère, sur 889 conseillers, l’Apr a 607 conseillers et cela n’a pas empêché des discussions ».
Relativement aux menaces de sabotage brandies par la coalition Benno Takhawou Ndakaarou, Aly N’gouille N’diaye trouve les motifs évoqués fallacieux. « Le Bby n’a pas beaucoup de conseillers à Dakar… Vous ne verrez pas dans les listes de Bby un conseiller de l’Apr… Le sentiment que j’ai, c’est qu’on cherche de faux-fuyants. Nous avons au niveau de Dakar, il faut qu’on se le rappelle, 18 des 19 collectivités locales qui étaient gagnées par Takhawou Ndakarou. Une seule collectivité locale était gagnée par BBY. C’est la commune de Yoff. Entre temps, il y a eu des changements, notamment avec le référendum. Il ne faut pas oublier que les conseillers de Takhawou Ndakarou qui sont avec BBY étaient pour l’institution du Haut conseil. C’est Takhawou Ndakaarou qui est pratiquement divisé en deux structures qui se font face. C’est cela la vérité! »
L’invité de « Face à Dakaractu » de déclarer que ces derniers « essaient d’expliquer une défaite qui est prévisible ». C’est tout comme pour l’opposition à Touba qui fait état d’achat de conscience. « J’ai été désigné par le Président Sall pour rencontrer à Mbacké la coalition Bby. Sur les 16 communes du département, nous avons 11 maires qui sont dans notre coalition. Raisonnablement, on devrait gagner facilement ».
Interpellé sur la décision du Pds de Bambey avec Aida M’bodj de boycotter l’élection du Hcct et du parti Rewmi d’Idrissa Seck d’en faire autant, le ministre estime qu’ils sont conséquents avec eux-mêmes. « A Bambey, le Pds savait qu’il allait perdre. C’est pareil à Thiès. C’est ce qui explique pourquoi, ils ont décidé de ne pas participer ».
LE DÉCRET DE TIMIS CORPORATION …
Après s’être félicité des gisements pétroliers et gaziers trouvés au Sénégal, l’ancien ministre de l’énergie a tenu à rassurer. Les craintes de voir les sociétés étrangères exploiter à outrance ces gisements au détriment de notre pays sont infondés. En effet, dit-il, « dans les négociations, les intérêts du Sénégal sont préservés. Le Sénégal pet être amené a avoir beaucoup plus que la société qui investit. » Par rapport au taux de 10%, Aly Ngouille Ndiaye signale que Pétrosen ne saurait être engagée dans un investissement risqué. « Il s’agit de l’aspect actionnariat et que le Sénégal pourrait avoir plus de 50% des ressources générées ».
Pour ce qui concerne les accusations portées sur Aliou Sall relativement à ses prétendues actions au niveau de la société Pétrotim, le ministre rappelle qu’il s’agit juste d’accusations jamais prouvées. Notre interlocuteur d’évoquer l’affaire Timis Corporation pour en décliner toute la genèse. « Les contacts de recherche et de partage de production sur les blocs détenus par Timis Corporation ont démarré depuis décembre 2011. A l’époque, le Président Macky Sall n’était pas au pouvoir. Le contrat a été conclu et signé par le ministre d’Etat Karim Wade et contresigné par le Président Wade. Je peux le dire. Donc, même le décret qui devait approuver ce contrat avait été déjà signé par le Président Abdoulaye Wade et le Premier ministre Souleymane N’déné N’diaye. Malheureusement, ce décret n’avait pas été numéroté jusqu’au 3 avril 2012. On ne peut pas numéroter un décret signé par le Président Wade au-delà du 3 avril 2012 ».
LES ADVERSAIRES QUI PEUVENT PERTURBER MACKY
Ni Abdoul Mbaye, qui n’a encore rien prouvé sur le plan politique et qui ne s’illustre qu’à travers des lettres, encore moins Idrissa Seck qui est dans une dégringolade qui n’en finit pas, ne feront le poids, selon Aly N’gouille N’diaye.