Au 5e jour de la campagne des Législatives, à Dakar, la violence a été au rendez-vous. Ce vendredi a été comme une guérilla urbaine ! La soirée, des partisans de Amadou Bâ et de Khalifa Sall se sont livrés à une bataille rangée qui ne dit pas son nom.
En effet, après les premières échauffourées qui ont vu les convois de Youssou Ndour, Mame Mbaye Niang et Cheikh Bakhoum attaqués, celui du Ministre Amadou Bâ est tombé dans le guet-apens des éléments supposés appartenir au maire de Dakar en prison, depuis le 7 mars dernier, dans l’affaire de la gestion de la Caisse d’avance de sa Municipalité.
Très organisés, semble-t-il, ils ont laissé le premier lot de véhicules du convoi passer, avant de bloquer le reste. Scindant du coup, la caravane en deux parties. A partir de ce moment, le fil conducteur est coupé.
Amadou Bâ étant dans le premier lot, les autres membres de la délégation sont loin derrière lui. La bataille éclate à hauteur de l’Eglise Saint-Paul. La garde rapprochée du responsable politique des Parcelles Assainies riposte. Mais l’attaque est plus coriace que l’acte de défiance de l’opposition.
Le convoi de Amadou Bâ ne se retrouve plus. Certains chauffeurs foncent dans les ruelles sinueuses et sablonneuses de Grand-Yoff. Quelques minutes plus tard, le calme revient. Après des échanges de coups de fil, toute le monde se retrouve sous le pont de la Patte-d’oie.
Finalement, l’étape de Grand-Yoff, après tout ce qui précède, a été ratée. Amadou Bâ et sa suite retournent à la « Résidence des Parcellois », tandis que les autres, ceux supposés appartenir à « Mankoo Taxawu Senegaal », jubilent. Mais pas si certain que la Coalition « Benno Bokk Yakaar » ne revienne pas sur les lieux de la guérilla.
Car il est impensable que la tête de liste de la Coalition présidentielle renonce, à travers la campagne électorale, de goutter à la sauce de Grand-Yoff, plus grand vivier électoral du département de Dakar, après, bien évidemment,celui des Parcelles Assainies, fief de l’argentier de l’Etat.
Et c’est là que résident tous les risques. En effet, si Amadou Bâ et sa suite retournent sur place, il y a de fortes chances qu’ils ne se laisseront pas faire. Lorsque les Khalifa’s boys persistent dans leur dur désir de leur barrer la route. Alors, l’Etat est averti, pour parer au pire, ce jour-là.
MANSALY (Actusen.com)
