Cela fait deux semaines que les rideaux sont tombés sur la visite (du 27 au 28 mars 2017), à Dakar, de la Secrétaire d’État française auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire.
N’empêche, autant Martine Pinville est retournée, dans son pays, la France, depuis fin Mars dernier, autant elle a laissé dans la capitale sénégalaise une grosse polémique. En effet, tout est parti de l’annulation de la conférence de presse conjointe que devaient animer Martine Pinville et son homologue sénégalais, Moustapha Diop, ministre-délégué en charge de la Microfinance et de l’Economie solidaire.
Si ce face-face avec les journalistes n’a pas pu se tenir, c’est parce que, a appris Actusen.com de sources généralement bien informées, le ministre sénégalais avait voulu envoyer son Directeur de Cabinet le remplacer à cette conférence de presse conjointe. Ce à quoi s’était, finalement, opposé, selon toujours les mêmes sources, le camp du ministre français.
«Pour le respect des formes, il ne saurait être question que la ministre française Martine Pinville anime cette conférence de presse conjointe avec le Directeur de cabinet du ministre Moustapha Diop.
D’autant que celui-ci était à Dakar et n’avait, donc, pas de raisons de ne pas prendre part à cet exercice. Finalement, il a été convenu d’un communiqué conjoint envoyé aux journalistes, en lieu et place d’une conférence de presse», confie à Actusen.com une source très au fait du report de la conférence de presse conjointe qui devait se tenir dans les locaux de l’Ambassade de France à Dakar.
Quid, alors, des raisons pour lesquelles le ministre-délégué Moustapha Diop ne pouvait pas prendre part à ce face-à-face avec la presse ? Les réponses sonnent contradictoires. La preuve, lorsque certains invoquent une indisponibilité du ministre-maire de Louga, ce 28 mars 2017, date prévue, à l’époque, pour la tenue de la conférence de presse annoncée, à la Résidence de l’Ambassade de France à Dakar, d’autres estiment, par contre, que la vérité fut plus prosaïque.
Pour ces derniers, le ministre-délégué, Moustapha Diop, avait désigné son Directeur de Cabinet pour le supplanter à cette rencontre avec les journalistes, parce qu’il a un lourd contentieux avec l’expression orale, surtout en public. « En un mot comme en mille, le ministre-maire de Louga peine à s’exprimer en public », glisse une autre source digne de foi.
Un proche de Moustapha Diop : « le ministre-délégué sait parler la langue de Molière. Mais peine à le faire en privé avec les journalistes, car il ne s’est jamais frotté à cet exercice et semble vivre avec la peur de commettre des fautes«
Un proche de Moustapha Diop estime que ce dernier «sait parler la langue de Molière. Mais peine à le faire en public avec les journalistes, car il ne s’est jamais frotté à cet exercice et semble vivre avec la peur de commettre des fautes, qui pourraient lui être fatales. Il craint d’être tourné en dérision, s’il commettait des fautes, à l’occasion d’échanges avec les journalistes».
Et notre interlocuteur d’embrayer en ces termes : «en privé, il lui arrive d’employer des bouts de phrases. Car après l’obtention de sa Licence au Sénégal, il a vécu pendant longtemps en France, où est établie sa famille, qui parle, couramment, la langue française. Moustapha Diop n’est rentré au Sénégal qu’en 2007».
Malheureusement, ajoute-t-il : « son blocage réside dans le fait que les gens épiloguent sur sa capacité ou non à manier la langue française. C’est à lui de se débarrasser de cette peur qui le contraint à s’exprimer en public ».
Cependant, ce dont Actusen.com est certain, c’est que, de mémoire de journaliste, Moustapha Diop n’a jamais sacrifié à cet exercice de questions-réponses avec la presse. D’ailleurs, même dans le cadre de ses activités ministérielles, notamment quand il s’agit de présider des rencontres avec les Groupements de femmes, au cours desquelles il leur a souvent promis des financements, le ministre-délégué en charge de la Micro finance et de la Solidarité économique s’est toujours abstenu du jeu des questions-réponses avec la presse, au terme des manifestations.
Depuis qu’il est dans le Gouvernement, jamais de mémoire de reporter, Moustapha Diop ne s’est adonné au jeu des questions-réponses avec la presse
Les reporters, chargés de couvrir ses activités institutionnelles ou politiques, sont contraints à se rabattre sur les haut-parleurs de la sonorisation, pour recueillir des bribes de ses discours couchés sur papier et qu’il a l’habitude de lire en français. Reste, maintenant, à savoir comment «Xalé xaliss» (jeune et riche), pseudo collé au ministre-maire, fait-il en réunion du Conseil des ministres, s’il doit donner son avis sur une question donnée, dans la marche du Gouvernement.
Soucieux de prendre langue avec le ministre-maire de Louga, afin qu’il livre sa version des faits au sujet des pans d’ombres qui entourent l’annulation de cette conférence de presse ô combien controversée, Actusen.com a tenté de le joindre par téléphone. Mais Moustapha Diop a préféré garder le silence.
Tout comme, lorsque votre Site lui a envoyé deux Sms, aux fins de décliner l’objet de son désir de recouper l’information autour de l’annulation de ce face-à-face avec les journalistes et qui fait tant de bruits, c’est encore silence-radio.
Faute de pouvoir lui soutirer un mot en Français, ce que font les reporters, chargés de couvrir les activités du ministre-maire
Pour rappel, la Secrétaire d’État française auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’économie sociale et solidaire était à Dakar, les 27 et 28 mars 2017, pour visiter plusieurs Installations. Dont l’Unité de production de craies et les manufactures sénégalaises des arts décoratifs, le village artisanal de Thiès, pour voir le Projet Frères des Hommes ; le Centre de prétraitement, recyclage des déchets plastiques Proplast-Sarl, ainsi que le jardin expérimental de l’AgriHub de la Cité du Rail.
Actusen.com