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Après un séjour paradisiaque au bord de la Seine : le Président Sall remet les pieds dans l’impitoyable bourbier de la demande sociale

Après plusieurs jours en France où lui et les dizaines de membres de sa délégation se sont coulés des jours heureux au bord de la Seine, voilà que le Président de la République devra revenir à la dure réalité : la gestion d’un pays, où ça râle, coince et cale dans bien des segments de la vie active.

De la Santé à l’Education, en passant par les Retraités et les Eboueurs, tous les acteurs aux allures de mutilés du régime portent le masque des mauvais jours.

Et tous préfèrent laisser leur vie dans le champ de bataille, plutôt que de rester impuissants, face au Pouvoir de Macky Sall, qu’ils assimilent à l’origine de tous leurs malheurs. Comme si cela ne suffisait pas, le Chef de l’Etat devra faire face à une autre métastase cancéreuse : le cas Yaya Jammeh.

De retour de la France, où, depuis le 18 décembre dernier, il était en visite d’Etat, le Président de la République devra avoir l’esprit alerte et le moral au top, pour pouvoir faire face au front social en ébullition. Et dont le couvercle peut sauter, à tout instant. Ce, eu égard aux nombreuses doléances posées par plusieurs acteurs de la vie active, qui, jouant à se faire, envisagent de prendre les «armes» contre l’Etat.

Preuve du mécontentement quasi-généralisé : de l’Education à la Santé, en passant par les Retraités et les Eboueurs, ça peste à haut débit. C’est le cas dans le système éducatif, où le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) bout de rage. 

Chevaliers de la craie et éboueurs, tous portent le masque des mauvais jours

Le nouveau bureau du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a tenu son premier point de presse, ce mercredi 21 décembre. Occasion saisie par les camarades du Pr Malick Fall, Secrétaire général dudit Syndicat, pour déposer un préavis de grève. Ce, dès la fin du mois de décembre, si rien n’est fait, avec un seul point : la matérialisation de l’accord sur la retraite.

Pour rappel, ils avaient convenu avec le Gouvernement que les propositions d’amélioration de la pension de retraite des enseignants du supérieur qui avaient été élaborées et validées par les Services techniques du Ministère de l’Economie et des Finances, soient appliquées. Mais c’est peine perdue.

Autres chevaliers de la craie qui en veulent à « mort » au régime en place, les enseignants réunis autour du Cadre unitaire des syndicats du moyen et secondaire (Cusems) et du Syndicat autonome d’enseignement du moyen et du secondaire (Saems). Ils sont déjà sur le pied de guerre. Avec à la clé, des préavis de grèves devant être déposés, dans les prochains jours.

Dans la santé, on menace de recourir à une semaine de grève non-stop

Pendant ce temps, les blouses blanches, qui ont fini de jeter la manche après la cognée, sont déjà de plain-pied dans le «maquis». En atteste la marche des Syndicats de la Santé dans l’Action unitaire (2S.A.U), qui  ont non seulement organisé, mercredi passé, une marche pour réclamer de meilleures conditions de travail. Mais aussi, ont promis de dérouler des mouvements d’humeur qui pourraient être étalés sur une durée d’une semaine.

 ‘’Nous avons constaté que des mutations ou des redéploiements ont été faits dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation dans un mauvais sens.  Les travailleurs des collectivités locales sont laissés pour compte. Ils n’ont plus de salaires, de pensions de retraite. Tout cela par la faute des actes qui ont été pris par ce gouvernement’’, déplore M. Guèye, chef de file de Syndicat.

Et d’ajouter : « aujourd’hui, ils sont à Paris. Cette marche est une alerte à l’opinion nationale et internationale par rapport à notre système de santé qui est malade du manque d’infrastructures, de plateaux techniques, de spécialistes dans les régions, d’équipements. Nous sommes obligés d’aller au Mali pour certaines consultations. C’est une honte ! »

Même les personnes retraitées râlent et menacent de prendre les « armes »

Alors que les hommes de l’art brandissent la cross en l’air, les acteurs du ramassage d’ordures promettent, à leur façon, l’enfer aux populations. En inondant Dakar, capitale sénégalaise, d’ordures. Au motif qu’ils courent derrière leurs sous. Et même en rêve, on peut s’imaginer, d’ores et déjà, le calvaire que vivraient les populations, si ces travailleurs mettaient à exécution leur menace.

Dans le cercle des acteurs de la vie qui protestent à-tout-va, figure une autre catégorie de citoyens qui ont visiblement, eux aussi, fait l’apprentissage de la déception avec le régime de Macky Sall. Il s’agit des papys et mamys. Qui sont obligés de briser le mutisme, sous l’ère de la mensualisation des pensions de retraite qu’ils jugent humiliantes (6 000 F Cfa pour certains retraités, à la fin du mois).

La métastase cancéreuse, Jammeh

A cette cascade de revendications sur fond de colère noire, le chef de l’Etat devra faire face à une autre métastase et non des moindres. Il s’agit de l’épineuse équation Yaya Jammeh. Qui, défait à l’élection présidentielle du 1er décembre dernier, refuse de lâcher les manettes de la Gambie. Au point que la Communauté internationale n’écarte plus de recourir à l’option militaire, à laquelle est favorable le Sénégal. Et qui, si elle vire au cauchemar, chez les populations civiles pourrait laisser des stigmates indélébiles contre l’oubli auprès de la forte communauté sénégalaise de Banjul.

Gaston Mansaly (Actusen.com)

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