En Arabie saoudite, 37 personnes ont été exécutées mardi, 37 Saoudiens, tous des hommes. Ils avaient été condamnés pour des faits de « terrorisme ». Il s’agit de la plus importante exécution de masse dans le royaume saoudien depuis plus de trois ans.
Depuis le début de l’année, 104 personnes ont subi le même sort, selon Amnesty International qui s’indigne, comme le souligne Anne Denis, la responsable de la commission « Abolition de la peine de mort » à Amnesty International France : « Nous sommes absolument catastrophés parce qu’une fois de plus, l’Arabie saoudite montre qu’elle rejette absolument tout droit international en matière de peine de mort et qu’elle s’approche de la barbarie puisque, dans les personnes qui ont été décapitées, il y en a une qui a été crucifiée. »
« Se débarrasser de leurs opposants politiques »
Les exécutions de mardi ont eu lieu dans cinq régions : la capitale Ryad, les villes saintes de La Mecque et de Médine, la région sunnite d’Al-Qassim et celle de la Province orientale où se concentre la minorité chiite, selon le ministère de l’Intérieur.
La précédente exécution de masse en Arabie saoudite remonte à janvier 2016 quand 47 personnes, également condamnées pour « terrorisme », dont le chef religieux chiite Nimr Baqer al-Nimr, avaient été mises à mort le même jour.
« Sur les 37 personnes qui ont été exécutées, il y en a 11 qui ont été accusées d’espionnage au profit de l’Iran et qui donc avaient été condamnées à mort après des procès complètement inéquitables. Par ailleurs, 14 autres ont été exécutées sur la base d’accusations de délits graves qui auraient eu lieu pendant les manifestations antigouvernementales que les chiites avaient menées en 2011-2012, s’insurge encore une fois Anne Denis. Ce sont en majorité des chiites qui ont été exécutés sous des accusations de terrorisme ou d’espionnage et qui, en fait, permettent aux autorités saoudiennes de se débarrasser de leurs opposants politiques. »
Selon Amnesty International, l’Arabie Saoudite est le pays qui exécute le plus après la Chine, qui ne publie pas de statistiques, et l’Iran (253 morts).
Rfi.fr