C’était il y a un mois et demi. Le 24 mars, un cadre militaire du Hamas palestinien était assassiné, dans son immeuble à Gaza. Mazen Faqha était considéré par Israël comme le cerveau de plusieurs attaques meurtrières durant la seconde Intifada.
Jérusalem avait d’ailleurs été rapidement désigné par le Hamas comme l’instigateur de cet assassinat. Mais depuis, l’enquête piétinait. Jusqu’à jeudi 11 mai, lorsque l’arrestation du meurtrier présumé a été annoncée par Ismaïl Haniyeh.
Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
L’annonce avait été soigneusement préparée. L’arrestation du suspect a été révélée par le nouveau chef du Hamas, l’ancien Premier ministre contesté de l’Autorité palestinienne Ismaïl Haniyeh, aux côtés de la veuve de Mazen Faqha, au pied du domicile où ce cadre de la branche militaire du Mouvement de résistance islamique avait été tué. Ismaïl Hanyeh n’a rien dévoilé de l’identité du meurtrier présumé. Mais il assure que l’homme a « avoué son crime » et qu’il sera « châtié ». Il a aussi tenu à féliciter les forces de l’ordre, et a renouvelé des accusations déjà lancées par le Hamas.
L’homme arrêté, assure-t-il en effet, n’était qu’un exécutant. C’est Israël, selon Ismaïl Haniyeh, qui a ordonné l’opération. Une annonce qui vise certainement à mettre un terme à des rumeurs de plus en plus insistantes dans la bande de Gaza. Car le silence des autorités au sujet de l’enquête nourrissait l’idée d’un règlement de comptes interne, la thèse avancée par les autorités israéliennes. Mais la présence du nouveau chef du Hamas jeudi souligne aussi l’importance que cette arrestation et cette nouvelle mise en cause d’Israël ont aux yeux du mouvement. Et nourrit les craintes israéliennes de représailles de la part de son ennemi.
Rfi