Le 2 novembre 2013, nos confrères de RFI Ghislaine Dupont, journaliste, et Claude Verlon, technicien de reportage, en mission à Kidal au nord du Mali étaient enlevés et tués par leurs ravisseurs. Cinq ans après, la lumière n’a toujours pas été faite sur les circonstances précises de leur assassinat et sur le mobile de leur enlèvement. Retour sur les développements de ces derniers mois.
Deux enquêtes sont ouvertes : l’une au Mali où s’est produit le drame, l’autre en France. Elle est menée par le juge Jean-Marc Herbaut.
Le dernier témoin a été entendu à Paris il y a tout juste un mois, signe que l’enquête se poursuit bien. Mais l’instruction progresse lentement. « Cela en est même déroutant », confie un des avocats qui salue cependant comme tous ses confrères le déplacement du juge Herbaut à Bamako début février.
Le magistrat français y a rencontré pour la première fois son homologue malien avec lequel il dit avoir travaillé jour et nuit pendant plusieurs jours. Ce déplacement a permis au juge antiterroriste d’obtenir une partie des fadettes qu’il réclamait, mais ces relevés des téléphones trouvés sur les lieux du drame n’ont rien apporté de significatif.
Même déception du côté de l’analyse de l’ordinateur de Ghislaine Dupont. Elle ne confirme pas l’intrusion informatique suspecte révélée par un reportage diffusé sur France 2 il y a un an et demi. Et surtout, elle ne permet pas d’avancer sur le mobile de l’enlèvement de nos confrères.
Cinq ans après, les incohérences et les questions essentielles demeurent, notamment sur un lien éventuel avec la libération des otages d’Arlit intervenue quatre jours plus tôt. « Ce que l’on sait à ce stade ne tient pas la route », résume un avocat, toujours déterminé comme les familles à faire la lumière sur ce dossier.
L’enquête malienne au point mort
L’enquête côté malien est plutôt au point mort malgré la nomination d’un juge désormais chargé de l’enquête fin 2017. Malgré sa détermination, reconnaît-on au Mali, il n’a pas avancé sur le dossier. Le déplacement à Kidal pour les besoins de l’enquête n’a pas été effectué car trop dangereux (lire l’encadré). En cause aussi, le manque de moyens et le fait que la justice malienne croule sous d’autres dossiers.
D’après les informations de RFI, par ailleurs, aucun mandat d’arrêt international n’a été émis contre l’un des suspects. Problème d’état civil pour mieux les identifier, explique une source proche du dossier.