A l’occasion d’un atelier de partage et de formation sur la stratégie de communication à adopter, les élus locaux du Conseil départemental de Linguère fustigent le fait que «le secteur du pastoralisme ne soit pas pris en compte à la hauteur de sa contribution à l’économie nationale». Selon ces derniers, les investissements programmés dans le sous-secteur, pour la période 2015-2017, selon le PTIP, «s’élèvent à 41,951 milliards de F Cfa, soit 6,03 % des crédits d’investissement du secteur primaire. Pourtant, le secteur de l’élevage représente 29% du PIB du secteur primaire et occupe 213 060 ménages».
Conscients des efforts de hausse du budget consentis par les Pouvoirs publics (22.3 04.570.000 de F Cfa en 2017 contre 14.924.588 000 de F Cfa en 2016), ces acteurs de l’élevage déplorent, tout de même, le non-respect des «engagements du Président de la République de confirmer la vocation pastorale du ranch de Dolly par un acte administratif et de mettre en place un cadre de gestion inclusif».
Dans un Rapport du 28 mai 2018 transmis à la Rédaction de SourceA, le Conseil départemental salue la mise en place d’une Commission nationale de réforme foncière (Cnrf) et d’un Cadre pour la conduite du processus de formulation d’un Code pastoral ont beaucoup participé à la production d’un projet de politique foncière et un avant-projet de Code pastoral. Non sans regretter l’absence dans ladite Commission de «modalités d’articulation entre la réforme foncière et les législations sectorielles sur la gestion des ressources naturelles», ainsi que la non-prise en charge du problème du «foncier pastoral, et des situations spécifiques au système pastoral, en vue de garantir la mobilité». Car, expliquent-ils, à travers la note, «l’avant-projet de Code pastoral n’affirme pas que la reconnaissance de la mobilité et la transhumance sont des activités vitales à l’accès aux ressources et à leur valorisation».
Et ce n’est pas tout, car, les éleveurs dénoncent, aussi, à travers le document, l’ambigüité au niveau des articles traitant de l’accès aux ressources pastorales, de l’implication des éleveurs dans la gestion des ressources et zones à vocation pastorale et «la non-prise en compte de l’indemnisation des éleveurs, en cas d’expropriation de terres à vocation pastorale».
Pour rectifier ces manquements qui posent d’énormes difficultés aux éleveurs, le Conseil des élus recommande «d’augmenter le budget du secteur de l’élevage et de mettre en place les moyens et mécanismes pour accompagner le renforcement des éleveurs et de leurs organisations, de prendre en compte les inquiétudes nées des agissements d ASYLA-GUM dans les différentes communes, des incompréhensions liées au projet de DAC dans la commune de Dodji, la tenue de concertation large afin de construire un cadre apaisé d’expression du développement local». Mais aussi de «prendre le temps nécessaire pour une finalisation, qui tient compte des contributions de la communauté pastorale à la politique foncière à savoir».
Ousmane THIANE, Stagiaire (Actusen.com)