C’est avec un réel plaisir que je viens présider aujourd’hui, aux noms de son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal et de Monsieur Mahammed Boun Abdallah DIONNE, Premier Ministre, l’ouverture du traditionnel Atelier faisant le bilan de la Campagne nationale de Vaccination du Cheptel 2016 et préparant celle de 2017.
A l’entame de mon propos, je voudrais souhaiter à chacun d’entre vous la chaleureuse bienvenue et un excellent séjour à Saly.
Mesdames, Messieurs ;
L’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE) a effectué du 12 au 25 novembre 2016, à la demande de notre pays, une mission d’évaluation des performances des Services vétérinaires visant à actualiser celle de 2008.
Au terme de la mission, l’OIE a noté une progression par rapport à 2008 sur la santé animale, une mobilisation significative de l’Etat et une dynamique positive sur beaucoup de compétences critiques.
Il s’agira de consolider les acquis et de combler progressivement les insuffisances.
Mesdames, Messieurs ;
La rencontre de ce matin qui regroupe les Gouverneurs de Région, les Services de l’Elevage publics et privés, l’Ordre des Docteurs vétérinaires du Sénégal, l’Institut sénégalais de Recherches agricoles, l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires, le Syndicat des Travailleurs de l’Elevage, les partenaires techniques et financiers et les Organisations professionnelles d’Eleveurs constitue un cadre approprié pour réfléchir sur les voies et moyens de renforcer la protection sanitaire de notre cheptel.
Aussi, démontre-t-elle l’approche multisectorielle et pluridisciplinaire qu’exige celle-ci.
Mesdames, Messieurs ;
Depuis 1965, les campagnes de vaccination de masse du bétail ont toujours été conduites avec comme résultats, l’éradication de la peste bovine en 2005.
Au fil des ans, elles ont évolué dans leur organisation et exécution pour répondre au besoin d’adaptation à des contextes épidémiologiques nouveaux.
A titre d’illustration, il s’agit de la contribution des éleveurs aux coûts des vaccinations en 1980, de l’instauration du mandat sanitaire en 1995, de l’arrêt de la vaccination contre la peste bovine et la péripneumonie contagieuse bovine respectivement en 1996 et en 2005, et de la vaccination contre d’autres maladies prioritaires.
La reprise de la vaccination de masse contre la PPCB depuis 2016 suite à sa réapparition en 2012 montre que la lutte contre les maladies animales n’est jamais définitivement gagnée et que la vigilance doit être permanente.
Mesdames, Messieurs ;
La vaccination correcte du cheptel qui immunise contre les maladies animales et la surveillance épidémiologique qui permet l’alerte précoce en vue de la réaction rapide s’imposent à nous si nous voulons faire contribuer pleinement le secteur de l’Elevage à la sécurité sanitaire et alimentaire des populations.
Pour ce qui concerne la peste des petits ruminants, la FAO et l’OIE ont co-organisé à Abidjan (Côte d’Ivoire) en 2015, une Conférence internationale pour le contrôle et l’éradication de la maladie d’ici à l’horizon 2030.
Le plan élaboré est estimé entre 4 et 7 milliards de dollars sur une période de quinze ans et prévoit la vaccination de 80% des petits ruminants âgés de plus de trois mois, dans 70 pays où la maladie est présente.
Les 2,1 milliards de petits ruminants que compte l’ensemble des régions du monde-dont 80% vivent dans les régions touchées par la maladie constituent un bien essentiel pour les foyers pauvres des zones rurales dans les pays en développement, procurant ainsi des protéines de qualité, du lait, des éléments nutritifs, du fumier, de la laine ainsi que des sources de revenus.
En matière de péripneumonie contagieuse bovine, l’enquête nationale de prévalence réalisée en 2015 avec l’appui du Projet FAO/TCP/SEN/3503 avait montré une large dispersion de la maladie (13 régions sur 14 touchées) avec une séroprévalence de 4,49% au niveau individuel et de 32% au niveau troupeau.
Ces indicateurs épidémiologiques ont motivé la reprise de la vaccination de masse contre la PPCB.
Eu égard du caractère transfrontalier de la maladie, le Projet régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel (PRAPS) prévoit d’appuyer la lutte dans les six pays qu’il couvre.
En somme, les bovins et notamment les ovins, les caprins, les porcins et les volailles, en raison de leur court cycle de production, offrent de réelles possibilités de réponses à la sécurité alimentaire et à la lutte contre la pauvreté, si les contraintes sanitaires sont levées.
Mesdames, Messieurs ;
A terme, pour mettre notre cheptel à l’abri des maladies endémiques et émergentes, l’adoption d’une nouvelle stratégie d’intervention est devenue une impérieuse nécessité.
Celle-ci doit reposer sur quatre piliers essentiels :
- le premier est d’assurer une couverture optimale du territoire national en ressources humaines bien formées, correctement équipées en matériels technique d’intervention et de froid et suffisamment mobiles (dotées de moyens logistiques) ;
- le second est la réhabilitation et la construction de parcs à vaccination afin de sécuriser les opérations vaccinales et d’optimiser les résultats;
- le troisième porte sur la production et le stockage de vaccins suffisants pour les besoins de notre pays ;
- le quatrième concerne la communication sur la prévention contre les maladies animales à l’intention des éleveurs.
Par rapport au premier pilier, permettez-moi de vous rappeler que notre Département a obtenu dans le cadre du recrutement 2016 au niveau de la Fonction publique : 40 Docteurs vétérinaires, 60 Ingénieurs des Travaux d’Elevage et 140 Agents Techniques d’Elevage en renforcement du personnel déjà existant.
Aussi, pour assurer un encadrement de proximité le Projet PRAPS vient de livrer 12 véhicules pour appuyer les Directions nationales et les Services déconcentrés en attendant la livraison de sa commande de motocyclettes.
En outre, 110 réfrigérateurs, 40 congélateurs et 300 glacières ont été acquis au titre des Projets PRPZ et PRAPS pour accompagner la Campagne de vaccination.
Pour le deuxième pilier, un Projet visant la construction de 768 parcs à vaccination et la réhabilitation de 199 parcs vétustes a été élaboré.
Il est mis en œuvre dans le cadre des Projets et Programmes (Programme agricole, PDESOC, PRAPS, PASA-LOUMAKAF, REDISSE et DRIARS). Entre 2014 et 2016, 75 parcs à vaccination ont été construits.
S’agissant du troisième pilier, la disponibilité en quantité et à temps des vaccins demeure un point clé pour la réussite des campagnes de vaccination et reste le souci majeur de notre Département. La solution durable est la mise à niveau de l’outil de production de vaccins de l’ISRA. A cet effet, l’acquisition d’un système intégré de lyophilisation prévue par le PRAPS pour augmenter les capacités de production de vaccins de l’Institut est en cours et sera bientôt finalisée. Je saisis cette opportunité pour témoigner notre profonde gratitude à la Banque mondiale.
En attendant, l’acquisition des vaccins avait été confiée au PUDC via le Programme des Nations unies pour Développement (PNUD) en 2015 et 2016. Je leur témoigne ici toute ma reconnaissance.
Par, ailleurs une convention liant mon département à l’ISRA relative à l’acquisition de vaccins et au diagnostic pour un montant annuel prévisionnel de 450 millions de FCFA, a été signée en 2016 et déjà mise en application pour la campagne 2017.
Notez que le budget du Programme de Renforcement de la Protection zoosanitaire a été relevé à 1 milliard de FCFA en 2017 afin de mieux prendre en charge l’acquisition des vaccins, le mandat sanitaire et la sécurité sanitaire des aliments entre autres.
Enfin, la communication sur la prévention contre des maladies animales sera renforcée travers des caravanes de sensibilisation et la diffusion de supports audiovisuels.
Mesdames, Messieurs ;
Le Chef de l’Etat, son Excellence Monsieur Macky SALL, à travers sa présence au lancement de la Campagne nationale de Vaccination du Cheptel à Koung-Koung Sérèreen 2013, la rencontre avec les éleveurs à Dolly en 2013 et les célébrations des Journées nationales de l’Elevage : Fatick 2014, Koungheul 2015 et Ndioum 2016, démontre de la plus belle manière son attachement au secteur de l’Elevage et sa conviction quant au rôle prépondérant qu’il peut jouer pour le développement économique et social de notre pays.
Il nous appartient maintenant, autorités politiques, techniciens, éleveurs, tous ensemble d’être à la hauteur de cette confiance placée dans notre secteur et de travailler main dans la main pour relever les défis qui nous interpellent.
Mesdames, Messieurs ;
Au cours de cet Atelier combien important, il s’agira entre autres, d’identifier toutes les contraintes soulevées par les acteurs, et de proposer des solutions pertinentes et réalisables, permettant de consolider davantage les résultats de la Campagne nationale de Vaccination.
Pour ma part, je puis vous assurer de mon engagement total à vos côtés, et vous demande en contrepartie la même détermination pour que notre cheptel soit bien protégé contre les maladies animales et partant, la sécurité alimentaire et sanitaire des populations.
Notre Département ne ménagera aucun effort pour vous accompagner dans la mise en œuvre des stratégies que vous aurez définies de façon consensuelle.
Je profite de cette occasion pour lancer un appel en direction des Organisations professionnelles d’Eleveurs pour une mobilisation de leurs bases autour des caravanes de sensibilisation qui seront conduites sur la prévention contre les maladies animales.
Mesdames, Messieurs ;
Je ne saurais terminer mon propos sans remercier les partenaires au développement pour le soutien sans faille qu’ils ne cessent d’apporter au Sénégal dans le renforcement des capacités des Services vétérinaires et dans la lutte contre les maladies animales.
Mes remerciements vont aussi à l’Institut Sénégalais de Recherches Agricoles, à l’Ordre des Docteurs vétérinaires du Sénégal, à l’Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires, aux Organisations professionnelles d’Eleveurs et aux Syndicats, qui nous accompagnent dans l’accomplissement de nos missions.
Mesdames, Messieurs ;
Je souhaite plein succès à nos travaux et déclare ouvert, aux noms de son Excellence Monsieur Macky SALL, Président de la République du Sénégal et de Monsieur Mahammed Boun Abdallah DIONNE, Premier Ministre, l’Atelier sur le bilan de la Campagne nationale de vaccination du cheptel 2016 et la préparation de celle de 2017.
Je vous remercie de votre bien aimable attention.
