L’agresseur d’un policier devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, mardi 6 juin, avait prêté allégeance à l’organisation Etat islamique dans une vidéo désormais entre les mains des autorités, selon l’Agence France-Presse. Les ministres ne parlent cependant pas encore de terrorisme. Au lendemain des faits, le porte-parole du gouvernement a évoqué la piste d’un «acte isolé».
Dans une vidéo retrouvée lors d’une perquisition à son appartement – une location à Cergy, dans le Val-d’Oise -, l’individu qui a attaqué un policier mardi devant Notre-Dame prête allégeance à l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), selon une source proche de l’enquête citée par l’AFP. L’agresseur, 40 ans, a été placé ce mercredi en garde à vue à l’hôpital. Il avait été blessé au thorax par un tir de riposte de la police.
Pourtant, ce dernier « n’avait, à aucun moment, donné de signe de sa radicalisation », selon le ministre français Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. Ce dernier a expliqué ce mercredi sur la radio RTL que toutes les indications confirmaient la thèse d’un « acte isolé », même si, « dès les premiers instants de son attaque, les mots qu’il a prononcés ont permis de classer cet attentat parmi les attentats terroristes ».
Au moment où il frappait le policier au marteau, l’agresseur, qui serait né en 1977 en Algérie et serait doctorant en sciences de l’information à l’université de Metz, aurait lancé : « C’est pour la Syrie », a rapporté le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb mardi après l’attaque. Une source proche de l’enquête, toujours citée par l’AFP, précise qu’il se serait présenté comme un « soldat du califat ».
Son directeur présumé de thèse, Arnaud Mercier, s’est exprimé sur l’antenne de la chaîne de télévision BFMTV. Il n’y avait chez le suspect « aucun signe extérieur d’une adhésion excessive à l’islam », a-t-il dit. L’étudiant « que j’ai connu est aux antipodes de tout ce qu’on décrit », relate ce professeur en sciences de l’information. « Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de liberté de la presse. »
Arnaud Mercier explique ne l’avoir « jamais entendu prononcer le moindre mot de haine vis-à-vis de quiconque ». « Il était doux comme un agneau », ajoute-t-il. « Mon dernier contact a eu lieu en juin 2016. Je lui avais renvoyé un mail en novembre pour le relancer, il n’a pas répondu, ce qui n’était pas dans ses habitudes », précise enfin le professeur Mercier.
Rfi