Plusieurs suspects liés à l’extrême droite ont été interpellés à la suite de cette attaque dans la ville de Christchurch, décrite comme « bien planifiée ».
Au moins quarante personnes ont été tuées et une vingtaine grièvement blessées, vendredi 15 mars, lors d’une attaque terroriste contre deux mosquées de la ville néo-zélandaise de Christchurch, selon un bilan officiel. « Il est clair qu’on ne peut que décrire cela comme une attaque terroriste, a déclaré la première ministre Jacinda Ardern. Pour ce que nous en savons, [l’attaque] semble avoir été bien planifiée. »
Un tireur, dans l’une des mosquées, était un Australien, a annoncé le premier ministre, Scott Morrison, qui a évoqué un « terroriste extrémiste de droite, violent ». Le nombre exact de terroristes n’est pas connu, mais Mme Arden a déclaré que trois hommes étaient en garde à vue. Ils font partie des milieux extrémistes, mais ne faisaient l’objet d’aucune surveillance, selon la police.
L’état d’alerte a été relevé à son niveau maximum en Nouvelle-Zélande. La première ministre néo-zélandaise a parlé d’une des journées « les plus sombres » de l’histoire du pays.
Dans la mosquées, « certains étaient couverts de sang »
L’attaque, méthodique, contre les deux mosquées a eu lieu à l’heure de la prière. Au moment de la fusillade, la mosquée Al-Noor, sur Deans Avenue, était remplie de fidèles, dont les membres de l’équipe nationale de cricket du Bangladesh. Ceux-ci sont ressortis indemnes.
Un témoin a raconté au site néo-zélandais d’information Stuff qu’il était en train d’y prier quand il a entendu des tirs. En prenant la fuite, il a vu sa femme morte devant l’édifice religieux. Un autre homme a dit avoir vu des enfants se faire abattre. « J’avais des corps partout sur moi. »
Selon un porte-parole de l’équipe de cricket du Bangladesh, un sport extrêmement populaire dans ce pays, aucun des joueurs venus jouer un match en Nouvelle-Zélande n’a été blessé. « Ils sont en sécurité. Mais ils sont en état de choc. Nous avons demandé à l’équipe de rester confinée dans son hôtel », a-t-il dit à l’AFP.
Un Palestinien présent dans l’un des lieux de culte a raconté qu’il avait vu un homme se faire abattre d’une balle dans la tête. Il a raconté à l’AFP, sous couvert d’anonymat :
« J’ai entendu trois coups de feu rapides et, après environ dix secondes, ça a recommencé. Cela devait être une arme automatique, personne ne pourrait appuyer sur la détente aussi vite. Puis, les gens ont commencé à sortir en courant. Certains étaient couverts de sang. »
Des bombes artisanales ont par ailleurs été découvertes lors de la fouille d’une voiture, selon les forces de l’ordre.
La police a également demandé à la population de ne pas partager « des images extrêmement pénibles » après la mise en ligne d’une vidéo montrant un homme blanc se filmant en train de tirer.
La municipalité a ouvert une ligne de téléphone d’urgence pour les parents inquiets du sort de leurs enfants, qui participaient à une marche contre le changement climatique dans la ville. « Ne tentez pas de venir chercher vos enfants avant que la police ne dise que les gens peuvent se rendre dans le centre-ville en toute sécurité », a averti la municipalité. L’ambassade de France en Nouvelle-Zélande a également averti ses ressortissants sur les réseaux sociaux.
La Nouvelle-Zélande est réputée pour sa faible criminalité. Dans ce pays, « l’usage d’armes à feu pour commettre des crimes reste un événement rare », écrit ainsi le département d’Etat américain dans ses conseils aux voyageurs.
Lemonde.fr