Au moins 29 civils auraient perdu la vie lundi 5 février lors de raids aériens menés par le régime dans une enclave rebelle proche de Damas, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’ONG, basée à Londres, rapporte également que neuf autres personnes auraient été victimes de troubles respiratoires, laissant supposer l’utilisation par l’armée syrienne de gaz chimiques. Une information également rapportée par différentes organisations médicales présentes sur le terrain. La question a soulevé le débat au Conseil de sécurité de l’ONU.
A nouveau, c’est la Goutha orientale qui a été visée lundi. Plus précisément les localités de Zamalka, Arbaïne, Hazza et Beit Sawa. Il s’agit de l’un des bastions tenus par les rebelles syriens. L’armée de l’air, mais également l’artillerie, y ont mené des raids et tirés des obus provoquant la mort d’au moins vingt-neuf civils, dont dix dans la seule localité de Beit Sawa, selon l’OSDH.
Les rebelles ont riposté, lançant notamment des obus sur la capitale Damas. Des tirs qui auraient coûté la vie à une femme et qui auraient fait quatre blessés selon l’agence officielle Sana.
L’OSDH évoque également des cas de suffocations, des troubles respiratoires constatés sur neuf civils qu’elle impute à l’utilisation d’armes chimiques. Dimanche, Washington et l’OSDH, soupçonnaient l’armée syrienne d’avoir employé des armes chimiques lors de bombardements à Idleb, une autre province rebelle située dans le nord-ouest du pays.
« Preuves évidentes » contre « campagne de propagande »
Les Etats-Unis et la Russie se sont vertement affrontés lundi à l’ONU lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie. Au centre des débats : un texte d’inspiration américaine condamnant ces attaques chimiques présumées du régime.
Les Etats-Unis ont accusé la Russie de retarder l’adoption d’une condamnation par le Conseil de sécurité de l’ONU de ces dernières attaques chimiques présumées. « La Russie a retardé l’adoption de cette déclaration, une simple condamnation liée à des enfants syriens ayant du mal à respirer en raison de chlore », a dénoncé Nikki Haley, ambassadrice américaine aux Nations unies. Il y a des « preuves évidentes » pour confirmer le recours à du chlore dans ces attaques menées dans la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas, a souligné la représentante américaine.
La Russie, elle, se défend, dénonçant « une campagne de propagande » visant à « accuser le gouvernement syrien » d’attaque dont « les auteurs ne sont pas identifiés ». La Russie a proposé des amendements au texte afin qu’il ne fasse plus mention de la Ghouta et de s’assurer que les informations de presse ou sur les réseaux sociaux soient « vérifiées de manière crédible et professionnelle ».
Selon des diplomates, les Etats-Unis ont rejeté les amendements russes, ne laissant guère d’espoir à une approbation d’une condamnation. Moscou est prêt à condamner le recours aux armes chimiques, a souligné Vassily Nebenzia, la représentante russe à l’ONU, mais la Russie ne peut soutenir un texte qui « dans sa forme actuelle » pointe du doigt Damas.
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, le régime Assad a été accusé plusieurs fois par l’ONU d’avoir eu recours au gaz de chlore ou au gaz sarin lors d’attaques chimiques parfois meurtrières.
Rfi.fr