Invité sur le plateau de la chaîne L’Equipe lundi soir, Benoît Hamon s’est exprimé sur le cas Benzema, lequel n’a plus été appelé en équipe de France depuis un an et demi. Aux yeux du candidat à la présidence de la République, l’attaquant du Real Madrid serait victime d’un « climat raciste » global.
France-Arménie, le 8 octobre 2015. Telle est la dernière sélection de Karim Benzema parmi les Bleus. Depuis, la fameuse affaire de la vidéo intime de Mathieu Valbuena a eu raison de la carrière internationale des deux hommes. Mis en examen, l’attaquant merengue est devenu persona non grata à Clairefontaine – une mise au ban qui ne manque pas de faire débat et polémique à chaque sélection nouvelle prononcée par Didier Deschamps. Les performances de l’intéressé avec le Real plaidant bien souvent en sa faveur.
Convié lundi soir sur le plateau de L’Equipe, Benoît Hamon n’a pas échappé à la question du moment alors que les Tricolores, vainqueurs du Luxembourg samedi soir dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 (1-3), s’apprêtent à recevoir l’Espagne en amical, ce mardi. « Si j’étais sélectionneur et s’il jouait bien, qu’il était bon en club et qu’il n’y avait pas meilleur que lui, oui, je prendrais Benzema en équipe de France, dixit le prétendant à la présidence de la République. Sur un plan sportif…«
« Benzema, l’archétype du jeune issue de la banlieue »
Aux yeux du candidat socialiste en effet, la non-sélection de Karim Benzema pourrait reposer sur un tout autre critère, extra-sportif, celui des origines et de la confession du buteur de 29 ans. « Je n’ai jamais pensé que le choix de Deschamps était dicté par l’origine du joueur, prend-il soin de préciser avant de livrer le fond de sa pensée. Mais il y a en France un climat raciste qui existe et qui est fort. Pour certains, Benzema était l’archétype du jeune joueur issu de la banlieue, non respectueux de la République. C’est révélateur des failles de la société française et de sa mauvaise conscience vis-à-vis de la jeunesse des quartiers.«
Egalement présents sur le plateau, Gilles Favard et Vincent Duluc évoquent alors Nikola Karabatic, d’abord mis en examen puis condamné comme son frère Luka dans l’affaire des paris suspects du match de handball Cesson-Montpellier et pourtant jamais écarté de la sélection nationale. « Karabatic, c’est une autre trajectoire, renchérit Benoît Hamon, admettant que la classe politique même n’est pas monté au créneau dans le cas du handballeur aux origines serbes comme elle l’a fait pour Karim Benzema. On n’a pas le même jugement sur un joueur français d’origine musulmane que sur un non-musulman« , déplore-t-il.