Au lendemain de l’élection de Jair Bolsonaro, les Brésiliens sont partagés entre crainte et optimisme. Le pays est profondément divisé. Le nouveau président d’extrême droite dispose de deux mois pour préparer son gouvernement et son administration présidentielle.
Jair Bolsonaro ne prendra officiellement ses fonctions que début 2019. Mais le président sortant Michel Temer l’a lui-même reconnu : à peine le scrutin terminé, la transition a déjà commencé. Les deux prochains mois sont prévus par la loi brésilienne pour permettre au président élu de prendre ses fonctions.
Il doit désormais s’atteler à choisir les postes clés où il désignera ses fidèles. Le nouveau président brésilien a le droit de nommer une équipe de 50 personnes, qui pourront l’assister durant cette transition et auront accès à tous les documents du gouvernement actuel, même les plus confidentiels. Elles travailleront à Brasilia, où le Parti social libéral a établi son siège provisoire, jusqu’à ce que Jair Bolsonaro puisse s’installer dans le palais présidentiel.
Une stratégie politique floue
L’ex-capitaine de l’armée veut réduire de moitié le nombre de ministères, de 29 à 15. Il a promis de ne pas attribuer de portefeuilles en fonction des alliances que son parti formera au Parlement. Ses intentions restent assez floues pour l’instant, mais son gouvernement et son administration devraient comporter de nombreux militaires, dont plusieurs généraux souvent dépourvus d’expérience politique.
Jair Bolsonaro va également pouvoir profiter des deux prochains mois pour choisir plusieurs milliers de fonctionnaires qu’il nommera aux postes clés des administrations centrales et des entreprises publiques. Un grand renouvellement afin d’assurer la mise en place de sa politique économique ultra-libérale et très conservatrice.
■ Bolsonaro, champion dans l’ancien fief syndicaliste de Lula
L’élection présidentielle au Brésil a laissé le pays coupé en deux. Le Nord-Est, la région la plus pauvre, a massivement voté en faveur du candidat de gauche, Fernando Haddad. Le sud en revanche a préféré Jair Bolsonaro, ce qui était prévisible. Plus surprenant, même dans le fief syndicaliste de l’ex-président Lula, à São Bernardo do Campo dans la banlieue de São Paulo, le candidat d’extrême droite a réussi de s’imposer.
Rfi.fr