La Première ministre britannique Theresa May se rend ce jeudi à Bruxelles où elle doit rencontrer le négociateur de l’Union européenne, Michel Barnier, ainsi que Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, les présidents de la Commission et du Conseil européens, afin d’arracher des concessions pour satisfaire les députés britanniques sur le Brexit.
Theresa May revient frapper à la porte européenne, « armée de nouvelles idées », a-t-elle promis, pour faciliter la ratification de l’accord sur le Brexit par le Parlement britannique, des idées qu’elle a testées lors de sa visite en Irlande du Nord en début de semaine.
Les Brexiters veulent voir disparaître le « backstop », ce filet de sécurité destiné, en ultime recours, à éviter la réapparition d’une frontière dure entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, explique notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix. Mais consciente du vetoeuropéen à la réouverture de l’accord de retrait, la dirigeante a plutôt proposé à Belfast de l’amender. L’une des solutions que privilégie la Première ministre est notamment de réussir à obtenir une limite dans le temps à ce filet de sécurité.
Et si on a montré les dents mercredi à Bruxelles, entre la pique du président du Conseil européen Donald Tusk, lancée aux Brexiters méritant, selon lui, « une place en enfer » et la remarque cinglante du Premier ministre irlandais Leo Varadkar sur « l’instabilité politique britannique », ils n’ont malgré tout pas encore définitivement claqué la porte au nez de Theresa May.
Certes Jean-Claude Junker a à nouveau rejeté l’idée d’un retrait unilatéral du « backstop » du Royaume-Uni, mais le président de la Commission n’a en revanche pas rejeté une éventuelle limite de temps à ce « backstop ». Et les commentateurs britanniques veulent voir là le signe d’un possible compromis.
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Elvire Fabry, spécialiste du Brexit et de l’action extérieure de l’UE à l’institut Jacques Delors, pense elle que la « seule option » pour éviter une sortie sans accord le 29 mars prochain serait que Theresa May fasse preuve de plus de flexibilité en acceptant par exemple l’idée du maintien d’un accès au marché unique. Elle pourrait ainsi « tenter une position commune avec le parti travailliste sur une option d’un soft Brexit qui permettrait pour le coup d’envisager un aménagement différent des contrôles entre l’Irlande du Nord et la République d’Irlande, qui permettraient de passer le cap de cette option du « backstop ». »
Mais l’atmosphère à Bruxelles n’invite pas l’optimisme. Lors de la visite ce mercredi du Premier ministre irlandais, les dirigeants de l’UE ont répété que l’accord de sortie n’était pas renégociable. Or, c’est pourtant ce que demande la chambre des Communes.
Rfi