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Cameroun: Ahmed Abba, correspondant de RFI en haoussa, est libre

Ahmed Abba a recouvré la liberté ce vendredi 22 décembre. Le correspondant de RFI au Cameroun en langue haoussa était accusé de terrorisme pour avoir couvert les activités de Boko Haram au nord du pays. Il a été acquitté jeudi des faits les plus grave par le tribunal militaire de Yaoundé, mais a été condamné à 24 mois de prison pour « non dénonciation », une peine largement couverte par sa période de détention.

Ahmed Abba aura passé 29 mois en détention au Cameroun. Le journaliste a été libéré vendredi soir.

Je suis très content, je suis vraiment très, très content d’être libre à la veille de Noël. Je suis actuellement à l’hôtel avec mon patron Yves Rocle, avec mes avocats et mon collègue Polycarpe Essomba. C’est un cadeau de Noël. La famille RFI a beaucoup travaillé pour moi, ils m’ont beaucoup soutenu. Tous les comités internationaux et camerounais de la presse m’ont beaucoup soutenu. Grâce à ça, j’ai tenu.

Correspondant de RFI en langue haoussa dans le nord du Cameroun, le journaliste avait été arrêté en juillet 2015 à Maroua, où il couvrait la crise liée au groupe Boko Haram.

Condamné en 2016 à dix ans de prison pour « blanchiment d’actes de terrorisme », Ahmed Abba a été acquitté jeudi de cette accusation par le tribunal militaire de Yaoundé, mais condamné à 24 mois de prison pour « non-dénonciation ». Après avoir passé 29 mois en préventive, il était donc libérable.

Une libération accélérée

Mais Ahmed Abba ne s’attendait sans doute pas à être dehors si vite. Car comme l’avait énoncé le tribunal, jeudi, sa libération était conditionnée par le règlement de 55 millions de francs CFA.

Vendredi, une banque avait été sollicitée pour faciliter cette opération. En milieu d’après-midi, les avocats d’Ahmed Abba et Yves Rocle, directeur de l’information Afrique de RFI, avaient pu rencontrer le journaliste à la prison principale de Yaoundé. Ils prévoyaient alors une libération dans un délai d’une semaine maximum.

Et puis soudain, tout s’est accéléré. Peu avant 20h, le bâtonnier Charles Tchoungang, l’un des avocats d’Ahmed Abba, a reçu un coup de fil d’un haut conseiller du président de la République, lui indiquant qu’ils pouvaient aller chercher son client.

La décision judiciaire disait que pour qu’il sorte, il fallait payer 55 millions de francs CFA, l’équivalent de 86 000 euros. Nous étions en train de préparer tout ça et puis j’ai reçu ce coup de fil…

Moins d’une heure plus tard, le journaliste était libre. Quelques amis d’Ahmed Abba, ses avocats et des journalistes ont célébré l’événement jusque tard dans la nuit dans un hôtel huppé de Yaoundé.

Sur les réseaux sociaux, confrères et collègues du journaliste étaient nombreux à se réjouir de cette libération, à quelques jours de Noël.

La directrice de RFI, Cécile Mégie, a notamment exprimé son soulagement :

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