Le 25 septembre au soir, dans la ville de Wum, localité du Nord-Ouest anglophone au Cameroun, un commando a attaqué la prison de la ville et libéré 117 détenus. La plupart d’entre eux sont toujours en fuite.
Au Cameroun, des hommes armés ont pris d’assaut la prison de Wum, dans le Nord-Ouest anglophone, autour de 19h, mardi 25 septembre. Selon des sources sécuritaires, ils se sont servis d’une échelle pour accéder à l’intérieur du centre pénitentiaire, en passant par le mur arrière opposé au mirador.
Surpris par la violence de l’attaque, les gardes, en petit nombre, n’ont pu opposer de résistance. Une fois à l’intérieur du pénitencier, les assaillants ont procédé à des tirs de sommation et ont défoncé les portes des cellules. Au total, 117 détenus ont été libérés et ont aussitôt disparu dans la nature. Les assaillants ont aussi emporté deux armes et une caisse de munitions.
Depuis mercredi matin, une trentaine de prisonniers se sont rendus aux autorités. En fin de journée, plus de 70 d’entre eux étaient toujours recherchés par les forces de l’ordre et de sécurité.
Une chasse à l’homme a été lancée. Les forces de sécurité ont étendu leur battue sur plus de 100 km, dans tous les villages environnants.
La plupart des détenus arrêtés pendant la crise anglophone
Ville enclavée, située à 80 km au nord de Bamenda, chef-lieu du département de la Menchum, dans la région du Nord-Ouest, Wum vit au rythme des affrontements entre forces de sécurité et séparatistes des régions anglophones. La ville est sous couvre-feu. Et « depuis trois semaines, indique un habitant dans la zone, il n’y a ni eau et ni courant ». Une situation qui aurait favorisé cet assaut, selon plusieurs résidents.
On ignore encore l’identité des hommes armés qui ont attaqué la prison de Wum. Mais les autorités sont formelles : il s’agit selon elles, de séparatistes des régions anglophones du pays. « La majorité des détenus a été arrêtée dans le cadre de la crise », précise une source sécuritaire. Leur intention était de libérer plusieurs de leurs camarades arrêtés ces derniers mois.
Depuis le début de l’année, c’est la deuxième fois qu’une telle attaque contre une prison se produit dans ce département. Le 29 juillet dernier, les séparatistes anglophones étaient parvenus à libérer 160 détenus de la prison de Ndop, située à 32 kilomètres de Bamenda.
Malgré les nombreuses pertes enregistrées ces dernières semaines dans les combats qui les opposent à l’armée, ces combattants affichent une détermination qui étonne nombre d’observateurs. A une dizaine de jours de l’élection présidentielle, ils continuent de diffuser des messages hostiles sur les réseaux sociaux indiquant leur volonté d’empêcher la tenue du vote dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest. Le gouvernement, pour sa part, a réitéré que les élections auraient bien lieu sur l’ensemble du pays, y compris dans ces régions.
Rfi.fr