La campagne électorale bat son plein. Après un démarrage apaisé a peine salutaire, la violence s’invite dans le jeu pour encombrer ses règles et polluer son atmosphère.
Elle est montée crescendo au fil des jours, teintée de scènes accrues des plus invraisemblables aux plus grotesques.
Le désordre et la terreur empruntent plus vite qu’on ne l’imaginait le virage et prennent des tournures d’attaque et de contre attaque, les diatribes plus soutenues que le débat d’idées désormais montent en cascade à un tournent décisif de la campagne où des foules immenses sont drainées des quatre coins du territoire national.
Les candidats ayant fini de prendre leurs marques se plaisent dans leurs jeux politiques qu’ils sont les seuls à maitriser
et se familiarisent au micro. Galvanisés par ce petit objet au pouvoir incandescent, ils gagnent en verve, se permettant de se critiquer et de s’ėchiqueter directement,
ouvertement et violemment.
Le chapitre des nerfs tendus et des muscles bandés mis à profit dans l’offre politique de ces candidats, fait place à une frayeur inutile qui amoindrit l’engagement de certaines populations pacifiques et pacifistes lassées d’être toujours jetées en pâture pour les mêmes querelles intestines et les mêmes guéguerres politiciennes.
Des situations gravissimes qui ne sont rien d’autre que la manifestation du danger apparaissent sur la façade de cette campagne. Des scènes de guérillas inédites se produisent, laissant présager les prémices mauvaises d’une suite de campagne violente aux risques démesurés et au dénouement tragique. Ceci laissera sans aucun doute toute une population dans le dénuement. L’excès de passion prend le dessus sur l’enjeu, l’euphorie domine l’engagement et la folie commande la détermination.
Résultats : Des images atroces devenues virales démontrant que des militants du Pastef ont été agressés à Saint Louis et Fatick. Un rassemblement de Madické Niang bombardé de pierres à Sédhiou. Le même scénario s’est présenté à Thiès où, la première dame s’est vue honteusement mitrailler de cailloux lors d’un rassemblement avorté.
Ousmane Sonko par peur de se faire surprendre renforce sa sécurité en partance pour Ziguinchor où il devrait croiser la caravane du candidat sortant Macky Sall. Dans la foulée, il demande à ses militants de se défendre en cas d’attaques.
Et c’est dans le Sénégal oriental qu’on assiste au comble entre militants du Pur et de BBY qui se sont livrés des scènes de bagarre dignes d’un film hollywoodien qui ont tourné au drame emportant des vies humaines. Des journalistes attaqués et blessés ont de peu échappé au pire.
A cela s’ajoutent les nombreux accidents
au bilan trop lourd sur l’essieu de notre paisible Sénégal. Sorti de nulle part, Abdoulaye Wade vient en rajouter demandant à la jeunesse d’aller brûler les bulletins de votes.
Une compilation de faits macabres qui fournissent un tragique bilan a mi-parcours. Lequel bilan empiète déjà sur les lignes douteuses de perspectives non éclairées pour encore quelques jours qui s’annoncent longues et rudes sur les routes, les stades et autres points de chute des caravanes de nos candidats.
Il devient dès lors urgent d’agir, d’agir non pas dans le sens de chercher à se défendre mais de trouver ensemble les moyens d’anéantir les attaques de quelques bords qu’elles puissent venir et quelqu’en soient les auteurs. Aucunement la violence ne peut être une méthode acceptable pour étendre ses tentacules et repousser les limites de ses frontières.
Aussi cruelle et insensible que soient la politique, les armes doivent rester à demeure conventionnelles. Il est ignoble de sacrifier des vies pour juste la quête d’un pouvoir fugace comme passager. C’est pourquoi nous devons tous, les candidats au premier rang, être mis en face de nos responsabilités.
Un petit discours d’appel à la paix et de promotion de la démocratie de chacun des 5 candidats pourrait changer la donne en conscientisant les uns et les autres. Les journalistes, les religieux, les droits de l’hommistes, les forces de l’ordre, les gardes du corps et autres agents de sécurité, entendez cet appel de la paix; vous avez tous une part de responsabilité à assumer pleinement dans ce tohu-bohu pour arrêter la montée de l’adrénaline. Le Sénégal ne mérite pas ça
Non à la violence !
Papa Ibrahima Diassé