La crise s’intensifie en Catalogne. Lundi 16 octobre en soirée, deux importants dirigeants indépendantistes ont été emprisonnés pour sédition. Il s’agit des chefs des deux principales associations indépendantistes catalanes. Cela, alors que Madrid a fixé un nouveau délai au président de la Catalogne pour se prononcer sur l’indépendance de sa région.
En s’en prenant à ces deux personnalités, la justice espagnole touche au cœur des indépendantistes. Ces associations, l’Assemblée nationale catalane (ANC) et l’Òmnium Cultural, comptent pas moins de 100 000 adhérents.
La seconde œuvre depuis 1961 à la sauvegarde de la langue catalane, interdite sous l’ère Franco. La première est plus récente (2011), mais elle a déjà acquis un poids politique considérable dans la région.
Le chef de la police catalane un temps arrêté lui aussi pour sédition
Ce sont donc des chefs de file que la justice a ciblés. Jordi Sanchéz et Jordi Cuixart ont été écroués près de Madrid, à la prison de Soto del Real. Motif retenu par l’audience nationale, tribunal compétent en matière de sécurité nationale : sédition.
Ils sont accusés d’avoir encouragé des centaines de personnes à bloquer la sortie d’un bâtiment de Barcelone, où des gardes civils menaient des perquisitions en lien avec l’organisation du référendum controversé, le 20 septembre dernier.
Lundi, le parquet avait aussi requis le placement en détention du chef de la police catalane, Josep Lluís Trapero, pour sédition également. Mais il a finalement été libéré, placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire.
Le président de la Généralité catalane parle de « prisonniers politiques »
Les réactions sont vives. De nombreuses manifestations sont prévues en Catalogne toute la journée. « Nous avons à nouveau, tristement, des prisonniers politiques », a écrit sur Twitter Carles Puigdemont, le président catalan.
Carles Puigdemont qui va devoir prendre une décision rapidement. Lundi, il a botté en touche sur la question de la proclamation unilatérale d’indépendance. Madrid lui a donc fixé un nouveau délai ; il doit se prononcer avant jeudi avant 10 heures.
Avec RFI