La mort de trois journalistes russes qui enquêtaient en Centrafrique sur la présence de la division Wagner, une compagnie de mercenaires russes privée, relance la question de Ia dégradation de la sécurité dans le pays. Ces assassinats coïncident avec la sortie d’un rapport du panel des experts de l’ONU pointant une inquiétante relance de la course aux armements.
Tout a commencé en décembre dernier quand Moscou demande au Conseil de sécurité de l’ONU une exemption à l’embargo sur les armes qui touche la Centrafrique. Officiellement, Moscou veut aider les forces armées centrafricaines à se renforcer face aux groupes rebelles qui contrôlent une large partie du territoire. Les diplomates avaient un temps résisté à la demande russe, inquiets que ces armes ne se dispersent dans un pays déjà en proie à la violence, avant de finalement céder.
Près de cinq mois plus tard, le constat des experts onusiens est sans appel : la livraison d’armes au gouvernement a relancé une course aux armements parmi les groupes rebelles et en particulier chez certaines factions de l’ancienne alliance pro-musulmane Séléka. Ces derniers vont maintenant se fournir au Soudan voisin qui revend ses armes dans le cadre du processus de démobilisation et désarmement au Darfour.
Ces groupes ont fait part aux experts indépendants de l’ONU de leurs certitudes que le gouvernement Touadéra prépare une guerre contre eux. L’option militaire, privilégiée par Bangui à l’option politique, justifie selon eux la nécessité de se réarmer.
Rfi.fr