Marine Le Pen tente de séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon en vue du second tour de la présidentielle. « Les électeurs de la France insoumise, je les vois mal voter pour la France soumise », a-t-elle argué mardi sur TF1.
L’objectif est clair pour Marine Le Pen, confrontée à un problème de réserves de voix en vue du second tour : rallier les « Insoumis », électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Pour espérer s’imposer lors du deuxième tour de l’élection présidentielle, le 7 mai, face à Emmanuel Macron, la candidate qui a récolté 21,3 % des voix, doit miser sur les 19,5 % crédités à Jean-Luc Mélenchon.
Invitée sur TF1 mardi 25 avril, la candidate a usé de rhétorique pour rallier, avec plus ou moins de discrétion, les quelque 7 millions d’électeurs de la France insoumise. « Je vais dire aux électeurs de Mélenchon : ‘Est-ce que sérieusement, vous envisagez de voter pour monsieur Macron ?' », a-t-elle lancé. « Est-ce qu’ils vont voter pour quelqu’un qui va faire une loi El Khomri fois mille ? », a-t-elle ajouté.
« Macron, candidat de la France soumise »
Celle qui a « pris congé » de la présidence du Front national et qui se présente désormais comme « la candidate du peuple » a également désigné son rival Emmanuel Macron comme celui « de l’oligarchie ». Un mot qu’elle a martelé plusieurs fois mardi soir, cherchant à reprendre à un élement de langage régulièrement utilisé par Jean-Luc Mélenchon pour dénoncer le système pendant sa campagne. Après l’annonce des résultats, il s’était notamment attaqué aux « médiacrates et [aux] oligarques » qui « jubilent ».
Elle n’a pas hésité non plus à qualifier son rival de candidat soumis en opposition à Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise. « Macron, c’est la France soumise à tout, à l’Union européenne, à l’Allemagne, aux États-Unis, etc », a-t-elle tancé sur le plateau de TF1.
« L’avenir en commun, c’est aussi avec Marine »
Mais l’opération séduction ne s’arrête pas là. Un tract du Front national, diffusé sur les réseaux sociaux, liste une dizaines de points commun entre les deux candidats des extrêmes : sortir des traités européens, abroger la loi El Khomri ou interdire les travailleurs détachés. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen apparaissent ainsi côte à côte sur ce document intitulé « L’avenir en commun, c’est aussi avec Marine », reprenant ainsi le slogan de campagne Jean-Luc Mélenchon.
Alors que la France insoumise dénonce une « récupération » et une « manipulation » de la part du FN, le parti frontiste rejette toute responsabilité dans l’intiative de ce tract.
Reste à voir si les électeurs de Jean-Luc Mélenchon seront réceptifs à cet appel du pied. Une consultation en ligne a commencé pour que les adhérents de la France insoumise se positionnent pour voter Macron, blanc ou l’abstention. Le nom de Marine Le Pen ne leur est pas proposé.
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