C’est une tautologie de le dire. Mais c’est la vérité prosaïque née du dernier référendum qui consacre la diaspora comme 15e région du Sénégal ayant, désormais, droit à 10 députés à l’Assemblée nationale du Sénégal.
Mais cette disposition de la loi, bien que votée et consacrée au référendum du 20 mars par la Constitution, divise la classe politique. Le choix de ces nouveaux députés dans le quota des 150 que compte l’hémicycle, est le point d’achoppement entre majorité et opposition.
En effet, si le pôle de « Mankoo Wattù Senegaal » estime qu’il n’y a pas lieu d’augmenter le nombre de parlementaires à la prochaine Législature, ce n’est pas la position de la majorité présidentielle, qui pense que trop de bien ne nuirait pas pour une population de près de 15 millions.
Au sortir de la rencontre d’informations sur les points d’accord avec le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, ce mercredi, le chargé des Elections de « Benno Bokk Yakaar », Benoit Sambou, a déclaré que la question de l’augmentation du nombre de députés qui constitue presque le seul point de désaccord entre les parties, est en train d’être étudié par le Chef de l’Etat.
Lors de la revue, nous avions retenu qu’il y aurait 10 députés qui seraient consacrés à la diaspora. Il s’agit, maintenant, de savoir si on augmentait le nombre de députés à 160 ou s’il faut le retenir sur le quota existant de 150.
C’est sur cette question encore, qu’il n’y a pas de consensus. Mais sur tous les autres points, nous constatons que le président de la République est en train de faire les efforts nécessaires pour que tout le monde soit rassuré et aller aux élections dans de très bonnes conditions», a relevé Benoit Sambou.
Dialogue de sourds dans le choix des députés de la diaspora
«Les résultats du référendum ne peuvent être remis en cause. Donc, les députés consacrés à la diaspora sont retenus. Il y a deux choses à faire : soit, nous augmentons pour permettre et considérer que la diaspora est devenue département, soit nous disons que nous arrêtons le nombre de députés à 150, mais il faut aller chercher les 10 quelque part.
Soit sur la proportionnelle, soit sur la départementale. Il est évident que c’est des droits acquis pour chaque département. Qui peut prendre la responsabilité de dire à un département quelconque de diminuer le nombre de députés qui lui est dévolu depuis les dernières élections. Personne et l’’opposition dit, elle-même, qu’elle ne peut pas prendre ce risque», a-t-il ajouté.
Et d’en rajouter cette couche : «alors, si on ne peut pas les amputer aux départements, il faudrait bien aller les chercher à la proportionnelle et ce ne serait pas bien pour notre démocratie. Puis la proportionnelle est le cadre, qui permet au maximum de partis politiques d’’accéder à l’Assemblée nationale.
Cela voudrait dire qu’on risque de se retrouver avec une Assemblée nationale monocolore. Alors, pour que notre Assemblée reflète la coloration et les différentes influences politiques, il faudrait, peut-être, que les gens sachent raison garder et comprennent qu’il faut augmenter le nombre de députés», a-t-il soutenu, avant de donner ces raisons qui donnent droit au Sénégal de passer à une Assemblée nationale à plus de 150 membres.
«(…) Surtout que nous sommes, aujourd’hui, à 15 millions de Sénégalais. La Côte d’Ivoire ou le Portugal qui ont moins de population que nous, ont un nombre de députés de plus de 200», s’est-il justifié.
Pour Benoit Sambou qui se veut formel, «techniquement, l’opposition sait que ce n’est pas possible. Il y a des acquis dus aux départements, et il serait difficile et même impossible, de diminuer le nombre de députés dans les départements». Il a, par ailleurs, regretté le fiasco de la veille, mardi. «C’était un malentendu», a-t-il coupé court.
Gaston MANSALY (Actusen.com)