On l’a peu remarqué, mais le fait garde tout son pesant d’or, pour mériter d’être souligné. En effet, alors que le débat autour des contrats pétroliers fait rage, le ministre de l’Energie et du Développement des Energies renouvelables s’est révélé très pauvre, vraiment pauvre en paroles.
La preuve, depuis le début de cette grosse controverse née des contrats pétroliers relevant de son portefeuille ministériel, Thierno Alassane Sall n’a effectué que quelques rares sorties. Dont l’une, le dimanche 28 août dernier, dans l’émission « Objection » sur Sud Fm. Et c’était pour dire, entre autres, qu’«il n’y a absolument rien qui soit de nature mystique, mystérieux ou objet de spéculation ».
Réagissant sur la transaction effectuée par Petro Tim qui a cédé 60% de ses actions à Kosmos Energy peu avant la découverte du pétrole au large du nord du Sénégal, à l’origine de toute cette controverse du fait de la présence du nom d’Aliou Sall dans le processus, le ministre avait déclaré toujours au micro de nos confrères de Sud Fm que «si Petro Tim savait de manière certaine qu’il y avait du gaz d’une quantité importante à cet endroit, jamais, à mon avis, il n’aurait cédé à Kosmos 60% ».
Aussi, soutenait-il : « au moment où Petro Tim cédait 60% de ces parts à Kosmos, il n’avait aucune idée du potentiel mais particulièrement de la découverte qui allait venir deux ans après. Sinon, il aurait mobilisé des ressources par ses banques pour financer cette découverte ».
L’autre incursion faite par Thierno Alassane Sall au sujet de ce débat a eu lieu au détour d’une conférence publique qu’il animait et qui portait, récemment, sur les empreintes de l’Institut universitaire de l’entreprise et du développement (Iued).
Ce jour-là, face aux étudiants et invités, à travers un cours magistral, le ministre de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables avait expliqué le processus qui a mené aux découvertes de pétrole de Sangomar et le gaz de Saint-Louis et de Kayar.
A la Rts, le ministre Thierno Alassane Sall a fait un saut dans une émission, mais tout laisse croire que l’impact médiatique n’aura pas été à la hauteur. Depuis lors, on ne l’a plus revu ni entendu. Alors, pourquoi le ministre en question ne va-t-il pas, régulièrement, au charbon, comme cela se doit? Là où beaucoup de ses collègues du Gouvernement montent très souvent au créneau pour prendre la défense du régime?
Thierno Alassane Sall se montre-t-il autant réservé sur la polémique, parce qu’il n’était pas le ministre qui gérait le Ministère de l’Energie et du Développement des énergies renouvelables, au moment des faits incriminés?
Qu’est-ce qui explique qu’il n’ait pas organisé, ne serait-ce qu’une fois, une conférence de presse, avant la sortie du Chef du Gouvernement, aux fins de livrer la part de vérité de ses Services sur la brouille entre Pouvoir et Opposition qui entoure ces contrats pétroliers?
Le responsable de l’Alliance pour la République de Thiès ne maîtrise-t-il pas les contours de ces contrats pétroliers, au point de préférer faire la moue, quand la marmite à idées bout à 100° dans l’affaire Petro-Tim? Ou éprouve-t-il des limites objectives, en termes de communication, à telle enseigne qu’il brille par son goût prononcé pour le silence, concernant ce dossier?
Des questions d’autant plus pertinentes que même le Premier ministre, Mahammad Buun Abdallah Dionne, n’hésite pas à sortir de son mutisme, pour tenter de convaincre les plus sceptiques quant à la transparence dans l’affaire Petro-Tim.
Peut-être qu’en cas de question orale portant sur ces contrats pétroliers déposée sur la table de l’Assemblée nationale, le ministre sortirait de son mutisme. Pour éclairer les pans d’ombres ou supposés comme tels qui entoureraient ces fameux contrats pétroliers.
Gaston MANSALY (Actusen.com)