Conscients du danger qui guette notre planète, la terre, face à ce fléau des gaz à effet de serre (GES) qui absorbent, de plus en plus le rayonnement infrarouge émis par la surface terrestre et constituant l’un des facteurs clés à l’origine du réchauffement climatique, les dirigeants des 195 sur les 197 parties prenantes de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques ont adopté, lors de la clôture de la Conférence de Paris sur le Climat (COP21), tenue à Le Bourget, le 12 décembre 2015, le premier accord universel sur le climat. Ainsi, le 22 avril 2016 à New York, débuta les signatures du traité. À ce jour, plus de 194 pays y compris ceux de l’Union Européenne, principaux initiateurs avec la Chine et les États Unis d’Amérique, pays contestataire ( 3 septembre 2016) ont déjà ratifié l’accord sans aucune réserve et majoritairement avant son entrée en vigueur un 4 novembre 2016.
Nonobstant, les critiques assez objectives de certains spécialistes en la matière, cela fut magnifié par toutes les parties prenantes ainsi que les observateurs et commentateurs profanes que nous sommes.
Hélas, sans vraiment grande surprise, au vu de ses nombreuses frasques, depuis son élection à la tête des États Unis d’Amérique, le tout nouveau et tonitruant président, Donald TRUMP, décide, le jeudi 1er juin dernier, comme promis à sa clientèle politique à Pittsburgh, quitte à se mettre en opposition frontale avec de nombreuses parties prenantes américaines et même internationales, de retirer les États-Unis dudit accord sous prétexte qu’il serait mal négocié par son prédécesseur Obama et nuisible aux emplois américains.
Arguments, balayés d’un revers de main, par non seulement les autres parties prenantes (différentes déclarations, le même jour des membres fondateurs comme la France) mais aussi ses propres concitoyens et pas des moindres. Au total, pas moins de 1000 entreprises, 30 PDG (dont ceux de Facebook, Google, Apple, mais également d’Exxon, ou encore Elon Musk, qui est plus radical puisqu’il est même parti jusqu’à menacer, en cas de retrait de quitter le conseil économique et l’initiative pour les emplois industriels dans lesquels il siégeait). Idem que les maires de 75 villes dont ironiquement celui de Pittsburgh, représentant 42 millions d’habitants, les gouverneurs de 12 États abritant plus de 102 millions d’Américains.
En outre, sur le plan de l’emploi soulevé, des spécialistes comme David LEVAÏ, chercheur à l’IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales) de Paris, estime que cette décision permettra juste de sauver, pour un temps, quelques emplois dans les énergies fossiles, pas plus. Le co-fondateur et PDG du grand cabinet américain d’accompagnement des entreprises dans le contrôle du carbone, EcoAct, Gérard Maradan, lui emboîte le pas en affirmant, quant à lui que « Dans les énergies renouvelables, la dynamique est enclenchée… Avec 770 000 emplois, elles pèsent dix fois plus que le secteur du charbon, et créent des jobs 17 fois plus rapidement que le reste de l’économie américaine. » D’où la non pertinence d’une telle déclaration. D’autant plus que, la décision d’un éventuel retrait des États Unis, n’entraverait en rien le processus de lutte et ne ferait que renforcer la Chine, l’Union Européenne et le Canada comme potentiels chefs de fil de ce combat plus que salutaire pour notre planète.
Par ailleurs, plein d’autres spécialistes soulignent la non utilité de cette dite décision puisqu’ils ont, dès le début contesté la partialité des contraintes juridiques de ce dit accord notamment la non prévision de “système de sanctions” en cas de violation de certaines clauses. De plus, il y est noté que les niveaux de contraintes diffèrent selon les clauses. Par exemple, paradoxalement, les niveaux de contraintes sur les objectifs de réduction d’émissions de GES sont plus faibles, là où ceux relatifs à la transparence et les comptes rendus de réductions paraissent plus élevés. Ce qui poussent certains organismes comme le Forum Mondial des Fonds de Pension à douter de la sincérité de l’engagement des États membres des Nations unies signataires de l’accord. Ce dit Forum estime dans son rapport y référent qu’« en réalité cet objectif théorique de réduction des émissions de gaz à effet de serre n’engage en rien les États-membres des Nations unies – tous signataires de l’accord de Paris sur le climat. Les gros émetteurs de CO2, États-Unis, Chine, Inde (représentée notamment par Anil Madhav Dave), Brésil, Canada et Russie, qui représentent à eux seuls plus de la moitié des émissions, sont censés réduire délibérément, par eux-mêmes, leur pollution carbone sans qu’aucun mécanisme de mesure efficace ne soit mis en place, et sans le moindre incitatif financier contraignant du type taxe carbone. En somme, un accord ‘juridique’ sans obligations, qui pose pour postulat que l’objectif recherché par les signataires sera atteint : ce que les juristes romains appelaient une pétition de principe ! ».
A l’instar de ses autres collègues spécialistes, Christian de Perthuis, président de la chaire économie du climat à l’université Paris-Dauphine, indique, quand à lui que la taxe sur le carbone n’a pas été véritablement évoquée comme ça se doit, puisqu’aucune clause ne mentionne la ou les sanctions indiquées en cas de violation.
Ainsi, contrairement à ses attentes, cette décision de Donald Trump n’a fait que provoquer l’ire à l’échelle internationale notamment chez les grands acteurs industriels de son pays et les principaux dirigeants politico-culturels de la planète. Son seul hic, maintenant est que conformément aux dispositions dudit accord, aucune sortie ne pourrait être effective avant quatre ans après la ratification, soit le 4 novembre 2020, coïncidant par hasard au lendemain de leur prochaine élection présidentielle. A moins qu’il compte s’agripper sur le fait que leur puissant Congrès ne l’a pas encore ratifié !
Eu égard à tout ce qui précède, avec ou sans les États Unis d’Amérique, l’accord sur le climat (COP21) de Paris peut perdurer mais au risque d’empiètement de pollution sur le reste de la planète puisqu’à eux seuls, ils sont deuxièmes plus gros pollueurs de GES avec plus de 17,89% d’émissions répertoriés, derrière la Chine (20,09%). Confirmant de facto cet adage qui dit “une seule pomme de terre pourrie peut contaminer toutes les autres ”
Décidément ! Au regard de ses actes, jugés pour la plupart populistes et démagogiques, on peut se permettre de dire que Sir TRUMP, constitue le reflet véritable de cette pensée de son compatriote prédicateur James Freeman Clarke qui disait que “la différence entre le politicien et l’Homme d’Etat est la suivante : le premier pense à la prochaine élection et le second, à la prochaine génération”.
Qu’Allah veille sur le Monde et principalement sur notre cher Sénégal … Amen
Par Elhadji Daniel SO
Président d’En Mouvement ! Défar Sénégal