L’annonce en a été faite à la sortie du Conseil des ministres, le 28 mars. Le nouveau Sénat ivoirien siègera à Yamoussoukro le 10 avril prochain après l’élection de son président le 5 du même mois. Or, cette élection et cette session auront lieu avec les deux tiers du Parlement puisque les 33 sénateurs qui doivent être nommés par le président ne le seront pas à cette date, indique le gouvernement. Cette manière pour le moins inhabituelle de procéder se déroule toujours sur fond de querelles et de tensions au sein de la majorité.
Le premier Sénat de l’histoire ivoirienne tiendra sa première session avec deux tiers seulement de ses membres. A moins que, entre le 5 avril, date de la désignation du président du Sénat, et le 10 avril, le chef de l’Etat Alassane Ouattara ne décide de nommer le tiers manquant, nomination qui reste à son entière discrétion.
Interrogé sur cette méthode pour le moins inhabituelle, le porte-parole du gouvernement Bruno Koné répond avec une certaine candeur. « La question que vous évoquez a été sans doute regardée par les juristes, déclare-t-il. Il est tout à fait possible aujourd’hui d’installer le Sénat avec les sénateurs élus. Dans un deuxième temps évidemment, à une date que le président décidera, il pourra compléter ce Sénat avec les personnes qui seront nommées. Il est d’ailleurs préférable que le président du Sénat soit parmi les membres élus du Sénat ».
Remaniement de la CEI
Les déclarations de Jean-Louis Billon sur la nécessité selon le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), parti de la majorité présidentielle, de remanier la Commission électorale indépendante (CEI) avant 2020, n’ont pas plus du succès auprès du représentant de ce gouvernement fortement dominé par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
« Epiloguer tous les jours sur la composition de la CEI, cela finit par lasser tout le monde et cela finit même par amener des questions sur ce que veulent réellement ceux qui demandent tous les jours la réforme de la CEI », poursuit Bruno Koné.
Au sortir du conseil des ministres, le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), Mamadou Touré, ironise sur les contradictions de son homologue Jean-Louis Billon, porte-parole adjoint du PDCI qui dit « une chose puis une autre ». Ces querelles et bisbilles au sein du RHDP n’ont pas fini de faire sourire ou grincer des dents au sein des deux partis frères.
Rfi.fr