Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé devront peut-être rester plus longtemps que prévu dans la prison de Scheveningen. Alors qu’ils venaient d’être acquittés de crimes contre l’humanité, le procureur de la CPI Fatou Bensouda a interjeté appel mercredi de la décision de les remettre en liberté.
Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Bineta Diagne
Le procureur de la Cour pénale international, Fatou Bensouda, demande le maintien en prison de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé, le temps qu’il reçoive et examine les motivations détaillées des juges concernant l’acquittement.
Mardi, les juges avaient en effet prononcé l’acquittement sans donner l’intégralité de leurs arguments. Car cela risque de prendre encore plusieurs mois. Mais en attendant, Fatou Bensouda craint que l’ancien président ivoirien et l’ex-leader des Jeunes patriotes ne prennent la fuite avant une éventuelle poursuite du procès.
Les cinq juges de la Chambre d’appel doivent dire ce jeudi s’ils acceptent ou non l’appel du procureur déposé mercredi soir. S’ils suivent sa requête, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé resteront en détention dans le centre de Scheveningen.
A l’inverse, si les cinq juges rejettent cet appel et confirment la remise en liberté, le greffe pourra reprendre son travail pour préparer la logistique de la libération des deux responsables politiques ivoiriens.
Plus tôt dans la journée, mercredi, la Chambre de première instance de la Cour avait estimé que rien ne s’opposait à ces libérationsaprès l’acquittement prononcé mardi pour les deux hommes poursuivis pour crimes contre l’humanité en relation avec les violences post-électorales de 2010-2011 en Côte d’Ivoire. Des acquittements sur lesquels le procureur de la CPI pourrait également faire appel lorsque les juges auront fourni leur argumentaire de décision.