Les tensions militaires se font de plus en plus vives entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Alors que Donald Trump durcit une nouvelle fois le ton, en se déclarant prêt à frapper, le régime de Kim Jong-un détaille son plan d’attaque de l’île américaine de Guam. Une nouvelle provocation de l’armée nord-coréenne semble imminente. Le site de référence «38 North» affirme, images satellites à l’appui, qu’elle serait en train de préparer de nouveaux tests de missiles. La Chine appelle à la retenue.
Avec notre correspondant à Séoul, Louis Palligiano
Pyongyang martèle depuis quelques jours qu’un plan d’attaque contre l’île américaine de Guam sera prêt à la mi-août. Une menace qui se précise, puisque l’armée nord-coréenne a déclaré que quatre missiles balistiques de portée intermédiaire survoleront Shimane, Hiroshima et Kochi, au Japon, puis s’abîmeront en mer à une trentaine de kilomètres de Guam dans les eaux internationales.
Guam est une île de l’océan Pacifique, petite par sa taille mais hautement stratégique pour l’armée américaine, dont elle est un avant-poste tourné vers l’Asie. En effet, elle abrite l’une de ses plus importantes bases militaires, avec ses avions bombardiers, et quelque 6 000 soldats y sont postés. Il s’agit d’un territoire non incorporé des Etats-Unis, doté d’un gouverneur élu.
Ulcéré par les derniers affronts de Kim Jong-un, et la menace pesant sur Guam, Donald Trump a prévenu la Corée du Nord que « les options militaires sont en place et prêtes à l’emploi ». Mais les menaces ne font pas trembler le régime de Pyongyang, qui envisagerait de mener prochainement de nouveaux essais balistiques, des missiles mer-sol, depuis un sous-marin.
D’après 38 North, un site américain spécialisé dans les affaires nord-coréennes, des images satellites semblent indiquer que c’est ce que l’armée du Nord se prépare à faire. Pour l’expert de la défense nord-coréenne Joseph Bermudez, ces images révéleraient que Pyongyang est en train d’accélérer le développement de la partie maritime de ses forces nucléaires.
Dans ce contexte de tensions extrêmes, une nouvelle provocation du « royaume ermite » asiatique fait craindre que le président américain ne finisse par joindre le geste à la parole. Ce samedi matin, le président chinois Xi Jinping l’a pressé d’éviter « les mots et les actes » qui pourraient « exacerber » la situation déjà tendue dans la péninsule coréenne. Et d’appeler chacun à la retenue.
Rfi