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Décès de Jean d’Ormesson, écrivain français et académicien

Membre de l’Académie française, écrivain prolifique, chroniqueur espiègle et controversé, éditorialiste souvent pertinent et parfois détesté, les mots semblent parfois manquer pour caractériser Jean d’Ormesson, né le 16 juin 1925 et mort dans la nuit de lundi à mardi 2 décembre à l’âge de 92 ans. Le romancier est décédé d’une crise cardiaque à son domicile de Neuilly (Hauts-de-Seine).

Omniprésent jusqu’au bout dans les médias, l’écrivain Jean d’Ormesson a tiré sa révérence. Comme testament, il a laissé plusieurs livres, écrits après avoir été déjà hospitalisé pendant huit mois pour un cancer de la vessie. En 2013, il avait publié Un jour, je m’en irai sans en avoir tout dit, où il disait sa foi dans la littérature, suivi un an plus tard de Comme un chant d’espérance. Avec Je dirai malgré tout que cette vie fut belle, en 2016, il obtiendra le prix Jean-Jacques-Rousseau de l’autobiographie.

Auteur de plus d’une quarantaine de livres, il avait reçu la récompense suprême pour un écrivain français, le 17 avril 2015, d’être édité dans la célébrissime collection de La Pléiadeaprès avoir reçu un seul grand prix littéraire de toute sa vie, le Grand prix du roman de l’Académie française en 1971 pour La Gloire de l’Empire. Pratiquement au même moment, il avait entrepris les démarches pour être élu à l’Académie française où il est entré le 18 octobre 1973. Promu grand-croix de l’ordre national de la Légion d’honneur par le président François Hollande en 2014, il était aussi commandeur de l’ordre national de la Croix du Sud du Brésil, un pays où il avait passé une partie de son enfance.

Né le 16 octobre à Paris sous le nom de Jean Bruno Wladimir François de Paule Lefèvre d’Ormesson, son arbre généalogique se lit comme un roman d’aventures, fils cadet d’un ambassadeur de France qui était ami avec Léon Blum, côté maternel, il est l’héritier d’une ligne de marquis ainsi d’une tradition monarchiste et ultra-catholique de l’Action française.

Au plaisir de Dieu

C’est dans Au plaisir de Dieu qu’il avait raconté son enfance romanesque passée au château de Saint-Fargeau, une propriété de sa mère, car Jean d’Ormesson est issu d’une famille appartenant à la noblesse de robe portant le titre de courtoisie de comte d’Ormesson. Sa carrière scolaire fut aussi exceptionnelle avec des cours par correspondance et des échecs répétés lors de ses premières tentatives d’obtenir son baccalauréat ou l’agrégation de philosophie chez son professeur Louis Althusser. Le fait qu’il y est toujours parvenu en dit long sur son caractère aussi déterminé que courtois.

Sa carrière dans l’écriture, il l’entame en tant que journaliste à Paris Match et quelques journaux régionaux comme Ouest-France. Son premier roman, L’Amour est un publié, publié en 1956, est un échec cuisant avec seulement 2 000 exemplaires vendus. C’est après son mariage avec Françoise Béghin, la fille benjamine de Ferdinand Béghin, magnat de presse et du sucre, que Jean d’Ormesson rencontre son premier succès littéraire avec La Gloire de l’Empire, couronné par le Grand prix du roman de l’Académie française.

« Un air de liberté »

En parallèle, Jean d’Ormesson poursuit sa carrière dans la presse, à partir de 1974 en tant que directeur général du Figaro, plus tard comme chroniqueur ou prêtant sa plume pour la rubrique « Débats et opinions » suscitant des réactions parfois épidermiques. Ses prises de position sur la guerre du Vietnam avaient fait bondir Jean Ferrat dans une chanson devenue célèbre, Un air de liberté, laquelle d’Ormesson fait supprimer ensuite dans une émission de télévision.

Ce qui restera de sa carrière littéraire seront probablement ces trois romans et un essai, dont Au Revoir et merciLa Gloire de l’Empire et L’Histoire du juif errant qui sont entrés le 17 avril 2015 dans La Pléiade, le panthéon littéraire qui promet aux écrivains une vie éternelle.

Rfi

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