La Cour de Justice de la CEDEAO a rendu son verdict, le 29 Juin 2018, sur la plainte dont elle a été saisie par les avocats de Mr Khalifa Sall, Député et Maire de la ville de Dakar. La Cour de la CEDEAO a jugé que son droit à l’assistance d’un Conseil, à la présomption d’innocence et à un procès équitable ont été violés. Elle a, en outre, affirmé que la détention du Maire de Dakar est arbitraire, depuis la proclamation des résultats de l’élection législative jusqu’à la levée de son immunité parlementaire.
La Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg exige la libération, sans délai, de Mr Khalifa Sall, puisqu’aucune règle de droit ne peut plus le maintenir dans les liens de la détention. Il est indiscutable qu’une procédure judiciaire entachée d’irrégularités, à charge à souhait parce que politiquement orientée, ne conduit qu’à une décision de justice illégitime et arbitraire.
C’est pourquoi, profondément heurtée par la négation systématique des principes qui fondent l’Etat de Droit ainsi que le non-respect, par le Pouvoir en place, de ses obligations nationales et internationales, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg demande au Président de la République de mettre un terme à cette parodie de justice, pour sauver la crédibilité de l’une de nos plus prestigieuses institutions qui se retrouve, aujourd’hui, abimée par l’excès d’instrumentalisation politico-politicienne et clientéliste.
Aussi, se fondant sur ses principes cardinaux que sont, entre autres, le respect de l’éthique en Politique, le respect des valeurs républicaines, le culte de l’intérêt général et l’égalité des citoyens devant la loi, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg exhorte le Président de la République à réagir, en libérant le Maire de Dakar. Le verdict de la Cour de la CEDEAO est un cinglant camouflet juridique infligé à l’Etat du Sénégal. Dire que cette Cour de Justice doit, sans conteste, sa brillance, à un indéniable engagement panafricain de dignes fils de notre pays. Quelle grotesque humiliation pour le Sénégal !
Aussi, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg invite-t-elle le Président de la République à s’affranchir de ses berlues politiciennes pour rentrer dans l’Histoire en libérant d’un emprisonnement manifestement politique, un homme dont le seul tort est de s’être obstiné à préserver ses positions et postures politiques hors de la coterie et des courtisaneries de Benno Bokk Yaakar. Réaffirmant son profond attachement à la gestion vertueuse des ressources publiques et à la lutte farouche contre la corruption, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg rappelle néanmoins que celle-ci ne doit en aucun cas être politiquement orientée ni sortir des principes sacro-saints de la Justice et du Droit. Aussi, la Plateforme dénonce-t-elle , avec vigueur, la banalisation de pratiques antidémocratiques consistant à protéger des partisans, clients, courtisans et autres thuriféraires, même épinglés par l’OFNAC, l’IGF, l’IGE ou la Cour des Comptes pour des actes de corruption avérés, tandis que des opposants et citoyens lambda sont systématiquement traqués et embastillés, quand bien même leur culpabilité ne serait que supposée.
Par ailleurs, au nom de la préservation de l’exemplarité reconnue de la trajectoire politique de notre pays, la Plateforme Avenir Senegaal Bi Ñu Bëgg s’insurge contre les pratiques clientélistes de Protection politiques aussi hideuses que périlleuses, en cours.
La décision de la Cour de Justice de la CEDEAO devrait offrir au Pouvoir actuel une opportunité pour se ressaisir et stopper sa fuite en avant qui mène irrémédiablement vers un cul-de-sac politico-judiciaire.
La Plateforme Avenir Sénégal Senegaal Bi Ñu Bëgg rappelle à tous les acteurs politiques du Sénégal cette sagesse africaine qui dit que ‘’Le mensonge donne des fleurs mais pas de fruits’’. La Plateforme exhorte en fin Monsieur le Président de la République à poser, dès maintenant, des actes forts pour bannir l’injustice et l’arbitraire en faisant libérer le député Maire de Dakar et invite les acteurs du système judiciaire à ne jamais oublier que « L’arbitraire est une arme à si grand nombre de tranchants que ceux qui le tiennent s’y couperont éternellement les doigts ».
Fait à Dakar le 4 juillet 2018