Chère Maman,
Les larmes qui inondent mon clavier, ce vendredi saint, ne m’empêcheront pas de t’écrire ces lignes.
Le réveil a été brutal lorsque la nouvelle tomba comme un éclair foudroyant, cherchant une cible cachée dans le corps d’un enfant perdu.
Mon cœur a saigné. Mes yeux, témoins de cette horrible nouvelle, refusent encore de se fermer. Une partie de moi s’en est allée ; la faucheuse a encore frappé là où il ne fallait pas.
Je ferme les yeux. Flux et reflux… Mon esprit voyage. J’entends ta voix suave qui résonne dans ma tête : « Mon fils, c’est Maman Déguéne, j’ai besoin de toi. »
Aussitôt, la tâche est accomplie. Toujours avec le même engagement et le même amour jamais feints.
Que de souvenirs ! Maa cha Allah.
Je ferme les yeux. Flux et reflux…. Ma machine à remonter le temps me plonge à l’époque de notre rencontre à la radio Océan FM, point de départ d’une belle relation entre une mère et son fils. Nous avons cheminé ensemble durant les bons et les mauvais moments.
Ma confidente, tu l’as été ; ton reflet sur la toile, je l’ai été.
Te rappelles-tu tes premières apparitions sur Facebook ? Nous passions des heures à choisir les meilleures photos à poster. Ah oui ! Tu t’en souviens bien sûr.
Je passais des heures et des heures aussi à répondre aux nombreux messages envoyés par des fans de par le monde, car tu as toujours été une « Maman Connectée ». J’en suis le témoin privilégié.
Que ce soit sur Facebook, twitter, Instagram ou un autre réseau social, j’ai toujours été là, à l’affût, derrière mon ordinateur pour satisfaire, en ton nom, ce beau monde qui t’a toujours admirée.
Nous avions la même vision quand nous lancions notre premier bébé : Dechiba, une agence de communication dotée d’une web TV (Bégué TV). Le choix de ce nom n’était pas fortuit. Il est le signe de l’amour que tu portes à ton cher « Papa », Me Abdoulaye Babou. Un homme pieux. Fervent Mouride. Qui a tout donné pour Serigne Touba.
Hélas, notre bébé ne vivra que le temps d’une rose.
Grâce à ton professionnalisme, Maman Déguène, tu rejoignis la Télé Futurs Médias. Une nouvelle ligne dans ta carrière ô combien exemplaire et, surtout, utile pour tes concitoyens.
Je n’arrive toujours pas à accepter ta mort, Maman. Mais quand Dieu veut, personne n’y peut rien. Sans avertir ou demander l’avis de qui que ce soit, il reprend ce qu’il a créé quand il le souhaite. Ainsi soit-il.
Je te pleure Maman. Mais c’est moins parce que tu es partie que parce que tu laisses un vide énorme dans ma vie et dans celle des hommes et femmes qui t’ont connue et aimée.
Aujourd’hui, je veux te rendre un grand hommage pour tout ce que tu as fait pour moi et tes autres « fils ». Tu as toujours été la Maman de tout le monde.
Chère Maman,
Je n’entendrai plus la voix qui prononçait ce « Mon Fils », preuve de notre complicité, qui m’accueillait chaque fois que je franchissais la porte de ta maison.
Saches que tu as dignement accompli ta mission sur terre. Ton ouverture d’esprit sans limites, ta disponibilité sincère et ta générosité désintéressée en sont la preuve. Tes enfants sont fiers de toi.
Tu es partie certes, mais ton nom restera toujours gravé dans la mémoire de toute ta famille. Famille, au sens large. Grande dame, tu fus ; Grande dame, tu resteras pour l’éternité.
La valeur d’une personne se mesure souvent lorsqu’elle quitte ce bas-monde. Les témoignages sont unanimes…
Repose en Paix, Maman Deguène ! Que la Terre de Touba te soit légère !
À Dieu….
Ton fils Basile Niane