ACTUSEN
Contribution

Des bars et restaurants sénégalais violent l’interdiction de la publicité  en faveur du tabac, que risquent-ils ?

La consommation de la chicha est devenue à la fois une forme d’identité de groupe et un effet de mode intégrateur social pour une catégorie de jeunes vivant essentiellement dans les grandes villes notamment à Dakar.

On peut observer aisément dans certaines artères de la ville de Dakar et  de villes de la  petite côte, des bars et restaurants qui affichent de façon ostentatoire par le truchement d’enseignes lumineuses ou panneaux- réclames la disponibilité de la chicha dans leurs offres de service.

En effet, du fait du mode consommation et de sa composition, les  consommateurs et les promoteurs de la chicha ont tendance à penser à tort que la chicha est un « produit neutre » entendre par là un produit exclu de la liste des produits du tabac. Or la chicha est un produit de tabac composé de 40% de tabac.

Ainsi, au titre de la loi 2014-14 du 28 Mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et l’usage du tabac le concept « produit de tabac » est défini ainsi qui suit : « tous produits fabriqués entièrement ou partiellement à partir de tabac en feuilles comme matière première et destinés à être fumés, sucés, chiqués ou prisés »

Donc, sur la base de cette définition, toute publicité et promotion en faveur de la chicha constitue une violation évidente des articles 9 et 10 de la loi n° 2014-14 du 28 Mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et l’usage du tabac.

 L’article 9  de la loi citée interdit la publicité ainsi que la promotion et le parrainage en faveur du tabac, des produits du tabac et de ses dérivés, entre autres par le truchement des affiches, des panneaux-réclames, des prospectus, des enseignes lumineuses ou non, des enseignes et autres panneaux n’ayant pas pour but de signaler des débits de tabac etc.

L’article 10 suivant de la même loi interdit la publicité et la promotion en faveur d’un objet ou d’un produit autre que le tabac ou l’un des produits du tabac. En plus et  conséquemment, l’objet ou le produit autre que la tabac ou l’un des produits du tabac ne doivent pas par leur vocabulaire, leur graphisme, leur forme, leur couleur ou tout autre procédé constituer une propagande ou publicité indirecte ou déguisée rappelant le tabac ou les produits du tabac.

Dans ce cadre, les responsables de bars ou de restaurants qui affichent de façon ostentatoire par l’intermédiaire d’enseignes lumineuses ou panneaux -réclames  la disponibilité de la chicha dans leurs offres de services violent systématiquement les articles 9 et 10 de la loi  2014-14 du 28 Mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et l’usage du tabac.

 Cela veut dire quoi ?

En termes claires, cela veut dire que les responsables de bars ou de restaurants qui violent actuellement les dispositions des articles 9 et 10 de la loi  2014-14 du 28 Mars 2014 se doivent se conformer aux dispositions de la loi en abandonnant la publicité et la promotion en faveur de la chicha  qu’ils opèrent  à travers l’utilisation de supports de communication tels que les affiches, les enseignes lumineuses et les panneaux- réclames.

En cas de refus de se conformer aux dispositions des articles précités, les sanctions prévues à l’article 24 de la loi  2014-14 du 28 Mars 2014  leurs sont applicables.

L’article 24 de la loi dispose « quiconque aura enfreint les dispositions relatives à la publicité, au parrainage, au sponsoring et à la promotion du tabac et des produits du tabac sera puni d’un emprisonnement d’un an à trois ans et d’une amende de 50.000.000 à 200.000.000 FCFA ou l’une de ces deux peines »

« Ces peines sont portées au double lorsque les personnes visées sont des mineurs »

Bref ! Les affaires n’aiment pas le bruit. Les affaires n’aiment pas avoir des problèmes avec Dame justice. Les responsables de bars ou de restaurants s’ils ne sont pas des hommes d’affaires font des affaires qui ne riment pas avec des conflits avec la  justice.

Au total,  de peur de fermer boutique, ceux et celles qui violant actuellement les dispositions des articles 9 et 10 doivent sans délai se conformer à la loi avant qu’il ne soit trop tard.

Aux responsables de bars et de restaurants actuellement en violation flagrante des dispositions des articles 9 et 10 de la loi 2014-14 du 28 Mars 2014, la balle est dans votre camp. A vous de choisir, se conformer à la loi ou disparaitre.

Un homme averti en vaut deux.

Vive le Sénégal !

Vive la république !

Baba Gallé DIALLO

Email : babadediana@gmail.com

Cellule de Communication du Ministère de la Santé et de l’Action sociale (MSAS)  /  Programme national  de  Lutte contre le Tabac (PNLT)

Ancien membre du comité de pilotage de la rédaction de la loi  antitabac 2014-14 du 28 Mars 2014 relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et l’usage du tabac.

Spécialiste de communication (institutionnelle et pour le changement de comportement),  de lutte contre le  tabagisme et de la prise en charge des urgences pré hospitalières

Réalisateur

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