La renommée transnationale de la Commune de Diamniadio requiert un questionnement sur lequel des deux Diamniadio s’agit – il ? Certainement pas celui dit « originel ». Initialement doté d’une superficie de 5080 ha, il érigé en Commune de plein exercice par Décret présidentiel 2002 – 171 du 12/02/2002. Spatialement compris entre sept Communes voisines (Sébikhtane, Yène, Sendou, Bargny, Rufisque Est, Sangalkam et Bambilor), la Commune de Diamniadio tenait sa spécificité de la haute aptitude culturale de ses terres et types de sols (cf. carte) et de sa position stratégique en tant qu’unique point de convergence de tout le trafic terrestre national entre Dakar et le reste du Sénégal.
Qu’a – t – on fait de ces atouts incommensurables ?
Aujourd’hui, face aux mutations géostratégiques et économiques avec l’installation d’infrastructures d’envergure internationale (Envol touristique de la petite côte, CICAD, Parc industriel, Sphères ministérielles, Palais de Sports – Dakar Arena, AIBD, Port de Ndayane, Port minéralier, Station principale de TER, etc.), les esprits avertis de Diamniadio conscients des énormes enjeux actuels et futurs acceptent mal l’inertie coupable de la municipalité.
Après près de 17 ans d’existence, la Commune n’est pas encore en mesure de rendre un seul service d’une ville moderne. Un potentiel immobilier digne du 21ieme siècle capable d’offrir les conditions minimales de sécurité et de confort pour l’installation de banques, de Sociétés d’assurance, d’hôtels de marque, de Restaurants de qualité, etc. fait défaut au moment où les retombées de ces infrastructures ont commencé à y transiter vers d’autres destinations.
Dans ce contexte de haute portée économique, la Commune de Diamniadio avec un budget de 1.223.185.741 FCFA en 2018 affiche un manque d’ambition que rien ne justifie. Une bonne initiative d’un Plan de Développement Communal (PDC) d’un coût de 13 milliards n’est malheureusement pas adossé à une réelle expertise en fundraising. Par conséquent ce PDC se voit crédité que de deux projets viables à très faible impact sur le vécu des populations locales. Ceux-ci reposent d’ailleurs, en bonne partie, sur un fonds d’appui de la DGPU[1], malgré un forum dit « des partenaires » tenu au CICAD les 28 et 29/06/2018, qualifié de « Bamboula », sur lequel les citoyens attendent une évaluation transparente.
De jour en jour, le quotidien des diamniadios est rythmé par l’ampleur des litiges fonciers occasionnant même des emprisonnements, et donnant, à l’image d’un bidonville en gestation, la réputation malheureuse de « site de pagaille foncière » à surveiller davantage par la DESCOS. En outre, le tissu urbain de la Commune affiche une très faible fonctionnalité liée à l’absence quasi-totale de réseau d’assainissement et de routes bitumées capables de relier les différents quartiers (22 au total) dont certains restent inaccessibles en hivernage et d’autres éclatés (ex. DENI Malick GUEYE) mais à harmoniser avec l’extension du pôle urbain en excroissance à partir du germe de ville (Décret 2015-79 du 20/01/2015).
Devant de telles réponses au niveau local, les énormes efforts du Président de République pour rendre attrayante et compétitive toute la zone, demeureront vains aux yeux des populations qui s’estiment oubliées comparativement aux conditions d’épanouissement du voisinage. En réalité « Diamniadio ne refuse pas le Développement » pour antiphraser Axelle Kabou mais souffre d’une absence d’élite : leadership à la hauteur du potentiel d’émergence.
Mouvement « Taxawal Diamniadio » – la clé du changement
Coordonnateur Coordonnatrice adjointe
Dr Thierno NDOUR Marième DIOP