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Disparus du Novotel d’Abidjan : 6 à 20 ans de prison pour les accusés

La Cour d’assises d’Abidjan a condamné jeudi à des lourdes peines, de 6 à 20 ans de prison, les principaux accusés dans l’affaire des « disparus du Novotel », dont le général Brunot Dogbo Blé, ancien chef de la Garde républicaine ivoirienne.

Six ans après l’affaire des « disparus du Novotel », six Ivoiriens ont été condamnés, jeudi 13 avril, par la Cour d’assises d’Abidjan à des lourdes peines, allant de 6 à 20 ans de prison. Le général Brunot Dogbo Blé, ancien chef de la Garde républicaine ivoirienne, a écopé de 18 ans de prison. Quatre autres accusés ont été acquittés.

Le 4 avril 2011, au plus fort de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire, un commando venu de la présidence, alors aux mains des partisans de Laurent Gbagbo, avait fait irruption à l’hôtel Novotel d’Abidjan, s’emparant de quatre personnes, dont deux Français. Selon l’accusation, qui parle d' »actes de barbarie », les quatre hommes avaient été conduits au palais présidentiel pour y être « torturés, sauvagement battus avant d’être tués ».

Deux corps ont été retrouvés fin mai 2011 dans la lagune près d’Abidjan, mais un seul des deux avait pu être formellement identifié. Celui-ci semble avoir été exécuté d’une balle dans la tête, alors que « le rapport medico-légal a mis en évidence des fractures multiples aux membres inférieurs et supérieurs », avait rappelé l’avocat général.

« Un apaisement » pour les victimes et leurs familles

Après six heures de délibération, la Cour, qui a requalifié l’assassinat en meurtre, a infligé 18 ans de prison au général Brunot Dogbo Blé et à ses deux adjoints, les colonels Jean Aby et Leopold Okou Mody. Présenté par l’accusation comme celui ayant achevé l’un des deux Français enlevés, le commissaire Osée Loguey a, lui, écopé de 20 ans de prison, tandis que deux autres membres du commando, Henri Guehi Bleka, dit « le Rougeaud », et Yoro Tapeko, ont respectivement écopé de peines de 10 et 6 ans de prison.

« Le verdict correspond exactement à ce que nous souhaitions : la chaîne de commandement a été reconnue responsable, condamnée et destituée de ses grades, galons et étoiles. Pour les victimes, c’est un apaisement, c’est une pierre tombale qu’elles n’avait pas jusqu’à présent », a déclaré à l’AFP Me Pierre-Olivier Sur, avocat français des familles des victimes. Le procès, qui a duré deux mois, n’a toutefois pas éclairé les nombreuses zones d’ombres des événements. Le mutisme des accusés pendant les débats n’a pas permis de savoir comment, pourquoi et par qui exactement les victimes ont été tuées et où se trouvent tous les corps.

Avec AFP

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