Accueilli en grande pompe à Londres jeudi 12 juillet, Donald Trump a très vite douché les espoirs de Theresa May. Le président des Etats-Unis a en effet torpillé par voie de presse le projet de «Brexit doux» de la Première ministre britannique.
Un accord dont le Royaume-Uni a pourtant « absolument besoin », estime Antoine Capet, professeur émérite de civilisation britannique à l’université de Rouen, « puisqu’il est évident qu’ils vont vendre moins sur le continent européen ». Les Britanniques risquent, si le marché américain se restreint, d’être « pris en tenaille entre ce resserrement et la fermeture notable de certains débouchés sur le continent européen ».
« Je lui ai dit comment s’y prendre, mais elle n’était pas d’accord »
Un des entretiens les moins diplomatiques qui soit et des plus embarrassants pour Theresa May, alors que celle-ci lui a pourtant déroulé le tapis rouge et a tout fait pour contenter cet invité encombrant, qui n’est pas le bienvenu au Royaume-Uni.
Ce désaveu très public de Donald Trump est une véritable claque pour Theresa May. D’autant que non content de critiquer son projet de Brexit, le président américain a répété qu’il aimait beaucoup Boris Johnson et qu’il ferait d’ailleurs « un grand Premier ministre ». Or l’ancien chef de la diplomatie britannique vient de démissionner, car qu’il juge le Brexit pas assez dur.
Trump donne des armes aux adversaires de Theresa May
Avant même son arrivée à Londres, Donald Trump a donc sapé l’autorité de son hôtesse – qui tente désespérément de rasseoir son autorité sur son parti conservateur – en donnant des munitions aux brexiters pour l’affaiblir, voire la pousser dehors.
Autant dire que tout cela jette un froid sur les relations entre deux pays que Theresa May a qualifiés hier soir « d’alliés très chers et très proches » lors d’un dîner en grande pompe au château de Blenheim, ancienne demeure de Winston Churchill.
Les deux dirigeants doivent s’entretenir à nouveau ce vendredi après-midi à Chequers, la résidence de campagne de la Première ministre. Leur gestuelle lors de la conférence de presse finale sera particulièrement observée, alors que des dizaines de milliers de personnes manifestent leur hostilité à Donald Trump à Londres et ailleurs dans le pays.
Rfi.fr