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Donald Trump au Moyen-Orient: un baptême du feu très périlleux

Pour la première fois depuis son élection, Donald Trump quitte le territoire américain, pour une tournée au Moyen-Orient : cinq pays en huit jours. L’occasion pour lui de s’éloigner des polémiques qui l’entourent. Le président des Etats-Unis est arrivé à Riyad ce samedi 20 mai 2017.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Chaque jour de la semaine a apporté son rebondissement : sur les liens de l’équipe Trump avec la Russie ; sur ses révélations d’informations classées secret défense au ministre russe des Affaires étrangères ; sur sa tentative d’intervenir sur les enquêtes en cours.

Pour Donald Trump, qui parle volontiers de « la pire chasse aux sorcières de l’histoire des Etats-Unis » à ce sujet, la tournée à l’étranger va lui apporter une bouffée d’air pur. Mais ses conseillers sont inquiets, car personne ne sait si l’imprévisible Donald Trump suivra les recommandations des spécialistes.

Voyage trop long, programme trop chargé

En Arabie saoudite, le président américain participera à un sommet avec 50 dirigeants de pays musulmans. Il doit prononcer devant eux le discours fondateur de sa politique moyen-orientale, et leur faire comprendre notamment qu’il souhaite lutter contre le terrorisme, et non contre l’Islam. Adepte de Twitter, le président américain doit aussi participer à un forum en direct sur le réseau social avec de jeunes musulmans. Dans la même semaine, il doit également visiter les lieux saints des trois grandes religions monothéistes, et parler au pape François, aux Israéliens et aux Palestiniens

Dans un voyage très long, trop long selon certains, où chaque mot va compter, chaque mouvement sera interprété, les pièges sont multiples pour un président qui n’aime pas lire les dossiers et n’en fait pas mystère. En termes de communication, le programme est trop chargé, selon certains membres de l’entourage. A chaque étape, un discours ou une rencontre essentielle, qui sera effacé par l’étape suivante.

Ce baptême du feu de Donald Trump sur la scène internationale sera tout aussi important en Europe ou au Proche-Orient qu’en politique intérieure, où le président a besoin de soigner son image écornée.

Les Saoudiens veulent tourner la page Obama

L’Arabie saoudite veut tourner la page des années Obama, marquées par une perte de confiance. En 2011, les dirigeants du royaume ont frémi en voyant les Etats-Unis lâcher l’un de leurs alliés historique dans la région : l’Egyptien Hosni Moubarak chassé du pouvoir par son propre peuple.

L’Arabie saoudite s’est surtout sentie trahie par la main tendue de Barack Obama à l’Iran. Pour Riyad, l’accord nucléaire a permis à la République islamique de sortir de son isolement politique et économique, alors que l’Arabie saoudite et l’Iran s’affrontent par alliés interposés dans les crises de la région en Syrie et au Yémen.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, l’Arabie saoudite a observé avec satisfaction les Etats-Unis bombarder une base syrienne suite à une attaque chimique attribuée au régime de Damas, soutenu par Téhéran. Riyad a aussi pu constater que la nouvelle administration américaine avait durci le ton à l’égard des Iraniens, même si cette semaine, Washington a prudemment prolongé la suspension de toute une série de sanctions américaines contre la République islamique.

Rfi

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