L’opposition dans sa diversité a unanimement porté des griefs sur la gestion de l’Etat de droit et de la démocratie dans notre pays. Des griefs motivés et justifiés par leur caractère transcendant. Des griefs qui dénotent l’accaparement, par le pouvoir, des questions essentielles qui impliquent toute une nation et au premier chef le peuple sénégalais, seul pourvoyeur de la légitimité populaire.
Ces questions doivent nécessairement recueillir les avis des uns et des autres, autour d’une discussion, sans compromettre la ligne de démarcation entre une opposition qui doit s’opposer et un pouvoir qui doit gouverner. Elles ne peuvent être l’apanage d’un seul camp ou d’un seul groupe.
Bien évidemment, le grand khawaré du 28 Mai dernier, organisé au palais de la république, ne peut être un baromètre de tout un processus qui voit des personnalités indépendantes, distantes des obédiences politiques, s’impliquer pour la recherche de solutions. Les choses sérieuses se feront donc ailleurs et autrement.
Qu’elles aboutissent à un accord serait le plus indiqué pour la paix sociale. Qu’elles n’aboutissent pas à un accord serait le coup d’envoi d’un rapport de force inévitable que l’opposition devra imposer à un pouvoir récidiviste.
A défaut de discussions immédiates ou de rapport de force ultérieur, rien ne pourra être légitimement réclamé. L’opposition aura tout simplement choisi de dénoncer sans amorcer.
Thierno Bocoum