Le Rwanda a fermé sa frontière avec la RDC face à l’avancée d’Ebola.
Au moins deux personnes sont mortes du virus d’Ebola dans la ville de Goma, dans l’est de la République Démocratique du Congo, près de la frontière rwandaise.
Cela fait aujourd’hui un an que la RDC a déclaré une épidémie d’Ebola sur son territoire.
C’est la pire des épidémies d’Ebola dans ce pays d’Afrique centrale depuis la découverte du virus.
Le nombre de victime s’élève à plus de 1.800 morts et plus de 2.700 personnes infectées.
Des sources au sein des services d’immigration du Rwanda ont indiqué que le point de passage frontalier de Goma a été fermé jeudi matin.
L’information a été confirmée par la suite par des responsables de la République Démocratique du Congo.
Dans un communiqué, la présidence congolaise a déclaré qu’il y avait eu une « décision unilatérale des autorités rwandaises » de fermer le point le point de passage.
Plus tôt cette semaine, un mineur artisanal est devenu la deuxième personne à Goma à être tuée par la maladie.
Il venait de la province de l’Ituri, dans le nord-est du pays, et avait été admis dans un centre de santé à Kiziba, dans la banlieue de Goma, le 13 juillet.
Il a ensuite développé des symptômes de saignements et d’ecchymoses, et a été testé positif à l’Ebola mardi. Il est mort mercredi matin.
L’AFP a également rapporté qu’une troisième personne – que l’on croit être la fille du mineur – est morte après coup.
La semaine dernière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l’épidémie d’Ebola d’urgence sanitaire mondiale.
C’est le niveau d’alerte le plus élevé que l’OMS puisse donner et il n’a été utilisé que quatre fois auparavant – y compris pendant l’épidémie d’Ebola qui a touché certaines parties de l’Afrique de l’Ouest de 2014 à 2016 et tué plus de 11.000 personnes.
Ebola affecte deux provinces de la RDC – le Nord-Kivu et l’Ituri. Goma est la capitale du Nord-Kivu et est voisine à la ville rwandaise de Gisenyi.
Jusqu’à présent, le virus a été surtout contenu dans des régions plus reculées, principalement autour de Beni et Butembo, au nord de Goma.
Quinze personnes dans la province du Sud-Kivu auraient été mises en quarantaine, craignant que le virus ne se propage davantage.
Un pasteur de Goma est mort d’Ebola au début du mois.
Goma est une plaque tournante commerciale et un carrefour stratégique vers le Rwanda et l’Ouganda.
Le dernier décès est particulièrement préoccupant, car il est beaucoup plus difficile d’isoler les patients et de retracer les contacts dans les grandes villes, où des populations très mobiles et importantes vivent à proximité les unes des autres.
On craint que la maladie ne s’étende au Rwanda, car les populations voyagent tous les jours entre Goma et Gisenyi.
Bien que le Rwanda n’ait pas encore eu de cas confirmés, il a créé un centre de traitement Ebola et prépare 23 centres d’isolement en cas d’infection.
« Le Rwanda a fait un investissement important dans sa préparation pour une riposte face au virus Ebola », a déclaré la semaine dernière le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
« Mais tant que l’épidémie se poursuit en République démocratique du Congo, il y a un risque réel de propagation aux pays voisins. »
Le vaccin contre Ebola est efficace à 99 % et plus de 161.000 personnes l’ont reçu.
Cependant, tout le monde n’est pas vacciné – seulement ceux qui sont en contact direct avec un patient d’Ebola et ceux qui sont en contact avec lui.
Le vaccin, fabriqué par Merck, a été développé pendant l’épidémie en Afrique de l’Ouest et a été disponible tout au long de la dernière épidémie.
Il s’est avéré efficace, mais il est relativement rare, de sorte que l’OMS a recommandé un deuxième vaccin fabriqué par Johnson & Johnson pour le compléter.
Mais le ministre de la Santé de la RD du Congo, Oly Ilunga, s’est plaint que les Congolais étaient traités comme des « cobayes », rapporte Reuters.
Il a démissionné, évoquant des pressions au sujet de ce deuxième vaccin.
Bbc-Afrique