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Econduits par la Direction de la prison de Reubeus à cause de Me El Hadji Diouf: les avocats de Khalifa Sall dénoncent une atteinte au droit de la défense

La pilule est dure à avaler pour les avocats du maire de la Capitale et ses codétenus et pour cause. Voulant s’entretenir, ce mercredi, veille du procès, avec leurs clients, les robes noires ont été tout simplement éconduites par la Direction de l’administration pénitentiaire de la prison de Reubeus. Au motif que Me El Hadj Diouf ne dispose pas d’une lettre de constitution visée par le juge.

Dans un communiqué parvenu à la rédaction de Actusen.com, les avocats de Khalifa Sall « estiment que  cette   opposition n’était  pas  fondée,   au   regard aussi bien de l’esprit des  textes, que de la pratique ».

Selon eux, cette interdiction constitue « une atteinte au droit sacré de l’avocat de défendre son client ».

Voici l’intégralité du communiqué.

COMMUNIQUE DU COLLECTIF DES AVOCATS CHARGES DE LA DEFENSE DE KHALIFA ABABACAR SALL ET AUTRES

Le Collectif des  avocats chargés de  la defense de  M. Khalifa Ababacar SALL, de M. Mbaye TOURE  et  de  leurs codétenus, porte è la  connaissance  de l’opinion publique, nationale et internationale, que  ses  membres présents a Dakar et  non  empêchés, en  l’occurrence Maitres Moustapha NDOYE, Ousseynou FALL, François    SARR,   Cheikh   Khoureyssi BA, El Hadj Moustapha DIOUF, nAmadou Aly KANE, Serigne Khassim TOURE, Mouhamadou Bamba CISSE,  Ndeye Fatou SARR et El Mamadou NDIAYE, se sont  présentés ce jour à la Maison  d’Arrêt  de  Rebeuss pour  rencontrer leurs clients aux fins  de  préparer l’audience programmée devant la 2eme Chambre Correctionnelle du Tribunal de Grande Instance Hors  Classe de  Dakar pour demain 14 Décembre 2017.

La Direction de la Prison s’est opposée à la présence à la réunion de Me El Hadj  Moustapha DIOUF au motif qu’il n’a pas présenté une lettre de constitution visée par le Juge.

Les avocats ont estimé que cette opposition n’était pas fondée, au regard aussi bien de l’esprit des  textes que de la pratique.

En  effet, si les avocats présentent effectivement une lettre de constitution signée par le Juge d’instruction lorsqu’ils souhaitent rencontrer un client faisant l’objet  d’une instruction, il n’en est pas de même lorsqu’il s’agit d’une affaire pendante devant le Tribunal, pour la raison pertinente que, devant le Tribunal Correctionnel, les constitutions d’avocat se font  par simple déclaration à l’audience.

Or, dans l’affaire impliquant M. Khalifa  Ababacar SALL et ses codétenus, les Juges ont estimé que l’instruction est terminée, raison  pour  laquelle une audience est  programmée devant le Tribunal Correctionnel.

Il s’y  ajoute que  l’affaire doit être évoquée devant le Tribunal Correctionnel pour  la première fois et qu’une constitution d’avocat peut intervenir entre la date de  l’ordonnance de  renvoi en  police correctionnelle et  la date de la première audience.

La   Direction  de   la   Prison ayant,  malgré  de  très  longues  discussions, maintenu  sa   position  selon   laquelle  Me  El  Hadj   Moustapha  DIOUF  ne pourrait pas  participer à la réunion, le Collectif a estime qu’il  s’agissait d’une atteinte au droit sacre de l’avocat de défendre son  client, et, en l’occurrence, d’une obstruction, et a donc  décidé,  par  principe et  par  solidarité avec Me El Hadj Moustapha  DIOUF, de quitter les lieux et de publier le présent communique.

Le Collectif des avocats, pour les raisons sus-indiquées, n’a donc, pas pu préparer l’audience avec ses clients et estime que l’incident qui s’est produit n’est qu’une  illustration supplémentaire du traitement singulier dont fait l’objet la procédure Khalifa Ababacar SALL.

Dakar, le 13 Décembre 2017

Pour le Collectif d’Avocats charges de sa défense

Le Cordonnateur

Me François SARR

 

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